Le PDG de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, invite le gouvernement fédéral à ne pas «céder aux pressions» des grands de la téléphonie, réticents à voir arriver la concurrence dans le secteur du sans-fil de troisième génération

Le PDG de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, invite le gouvernement fédéral à ne pas «céder aux pressions» des grands de la téléphonie, réticents à voir arriver la concurrence dans le secteur du sans-fil de troisième génération

Péladeau a souligné que cela servira le consommateur, qui paiera alors moins cher.

«C'est certain que ça va devenir beaucoup plus concurrentiel et il y a fort à parier, en tout cas les probabilités sont élevées, que les prix vont baisser», a-t-il commenté, jeudi, lors d'une rencontre de presse à l'issue de l'assemblée annuelle des actionnaires.

Le sans-fil de troisième génération permet d'utiliser le téléphone pour d'autres options que la voix, comme la musique et les vidéos.

Son utilisation est encore marginale au Canada, a-t-il déploré, comparativement à plusieurs pays d'Europe.

Quebecor s'est déjà dit prêt à investir pour construire un tel réseau et attend à ce sujet le geste d'Industrie Canada, qui doit ouvrir une nouvelle portion du spectre.

M. Péladeau attend d'en voir les conditions et il fera alors connaître sa position.

Il a d'ailleurs invité le gouvernement fédéral à «ne pas céder aux pressions des trois membres de cet oligopole qui veulent à tout prix conserver leur mainmise sur ce secteur névralgique».

Il faisait alors référence à Bell Canada, Telus et Rogers.

Convergence

Au cours de l'assemblée, M. Péladeau a été questionné par la présidente du Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal, Chantale Léveillé, qui s'inquiétait de l'implantation par Quebecor de son modèle d'affaires des journaux Sun, du Canada anglais, à ses médias du Québec.

«Jusqu'à maintenant l'implantation est pratiquement finalisée dans le Canada anglais, a-t-elle souligné.

«Les salles de rédaction sont anémiques; le contenu est largement uniformisé», s'est-elle plainte, s'inquiétant du même souffle du phénomène de la convergence entre les différents médias du groupe Quebecor.

M. Péladeau a nié toute uniformisation de l'information, arguant qu'il avait même embauché des chroniqueurs et des pigistes collaborateurs permanents.

Il a toutefois confirmé sa volonté de voir les façons de faire modifiées vers le «multi-plateformes», c'est-à-dire qu'une même nouvelle soit reprise par plusieurs médias du même groupe.

«L'âge d'or de la presse écrite a disparu», a-t-il lancé, ajoutant qu'Internet avait changé la donne.

«Dire le contraire, ce serait une grave erreur, ça serait comme jouer à l'autruche.»

Interrogé à savoir s'il voulait que la convergence aille jusqu'à ne dépêcher qu'une seule équipe de reporters pour alimenter la télévision, les quotidiens et Internet, M. Péladeau a répondu: «C'est certain qu'il y a une tendance forte en Occident. Vous regardez le paysage médiatique.

«Où sont les salles de rédaction, où sont les journalistes? Ils sont dans les journaux.

«Oui il y en a à la télévision, mais toutes proportions gardées, c'est moins important que les salles de rédaction que vous allez retrouver dans les journaux.

«En même temps, vous voyez que les sources de revenus des journaux sont en péril.»