Depuis quelques mois, les capitaux affluent dans l'industrie hôtelière à un rythme jamais vu en 15 ans.

Depuis quelques mois, les capitaux affluent dans l'industrie hôtelière à un rythme jamais vu en 15 ans.

Et Montréal n'est pas en reste, assure à La Presse Affaires Gilles Larivière, président de Horwath Horizon Consultants, de Montréal, une des plus grandes sociétés canadiennes de conseillers en hébergement, tourisme et restauration, affiliée au réseau mondial Horwath HTL, actif dans 30 pays.

«Il n'y a pas eu depuis longtemps autant de prêteurs intéressés à financer l'hôtellerie au Québec et au Canada, précise-t-il. Les sources de financement se multiplient depuis quelques mois.»

Outre les avantages propres au marché montréalais, des facteurs plus globaux expliquent l'afflux de capitaux dans l'hôtellerie, selon lui.

Quand l'industrie résidentielle se refroidit, cette fois-ci en raison des problèmes générés par les hypothèques à risques aux États-Unis, les investisseurs ont historiquement tendance à envahir l'immobilier hôtelier, rappelle Gilles Larivière. Parfois, ça déborde même sur les résidences pour retraités, ajoute William Brown, vice-président principal de l'Association des hôtels du Grand Montréal. Ainsi, l'Hôtel des Gouverneurs a lancé récemment les Résidences Gouverneur, rue Sherbrooke Est, à Montréal, dit-il.

De plus, le surdéveloppement récent de l'hôtellerie aux États-Unis a provoqué un ralentissement des chantiers qui semble pousser des groupes financiers au nord de la frontière, note Gilles Larivière.

Le président de Horwath Horizon rappelle également que d'énormes acquisitions de chaînes mondiales viennent de se concrétiser. Ainsi, Kingdom Hotels International, du prince Al-Waleed ben Talal, et Colony Capital ont mis la main sur la chaîne Fairmont Hotels & Resorts, au prix de 4,5 milliards de dollars canadiens.

Quant au groupe Four Seasons Hotels & Resorts, c'est Bill Gates, de Microsoft, appuyé par Kingdom Hotels encore, qui tente de s'en emparer au prix d'environ 4 milliards US.

Cela peut avoir un impact considérable quand de gros morceaux de l'industrie hôtelière mondiale tombent dans le giron d'un nombre restreint d'acteurs, selon Gilles Larivière. Ils pourraient vouloir rajuster le déséquilibre entre le prix des chambres et les frais d'exploitation.

Dans ce contexte, le taux de capitalisation de l'hôtellerie au Canada connaît une baisse significative en raison de la disponibilité de financement et des pressions des acquéreurs de l'extérieur, et ce recul devrait continuer, selon le président de Horwath.

La valeur des hôtels canadiens augmente et cela accroît le potentiel de réalisation de plusieurs projets de même que le rendement sur le capital dans le secteur.