Même si Alstom et Bombardier ont fait la paix à Paris, la guerre se poursuit à Montréal au sujet du remplacement des voitures de métro.

Même si Alstom et Bombardier ont fait la paix à Paris, la guerre se poursuit à Montréal au sujet du remplacement des voitures de métro.

«Je ne pense pas que le contexte soit identique, a déclaré le vice-président aux ressources humaines et communications d'Alstom Canada, Pierre Renault, en entrevue téléphonique hier. Ici, au Québec, la décision est de poursuivre ce qui a été enclenché il y a quelques mois.»

En mai dernier, le gouvernement québécois a fait savoir qu'il ne procéderait pas par appel d'offres pour remplacer les 336 voitures MR-63 du métro de Montréal.

Il a plutôt demandé à la Société de transport de Montréal (STM) de négocier un contrat de gré à gré avec Bombardier.

Le ministre québécois du Développement régional, Raymond Bachand, avait expliqué qu'il n'y avait qu'un seul manufacturier de voitures de métro au Canada, Bombardier.

Alstom, qui possède des ateliers d'entretien ferroviaire en Alberta, n'a pas digéré cette décision et a déposé une requête en jugement déclaratoire afin d'établir si la procédure retenue par les autorités québécoises était conforme au droit.

L'entreprise a soutenu qu'elle était en mesure de fournir des voitures de métro neuves.

Elle a notamment fait valoir que c'était elle qui avait conçu les voitures MR-63, entrées en service à l'ouverture du métro de Montréal en 1966, et les voitures MR-73, entrées en service une dizaine d'années plus tard.

La fabrication des voitures MR-63 avait été confiée à la Canadian Vickers alors que la fabrication des MR-73 avait été confiée à Bombardier, sous licence d'Alstom.

Au cours des années, Alstom et Bombardier ont eu l'occasion de collaborer dans le cadre de plusieurs contrats ferroviaires, notamment dans celui du TGV français.

Mais après l'affaire du métro de Montréal, un nouveau conflit a éclaté lorsque la Société nationale des chemins de fer (SNCF) a écarté Alstom et a sélectionné Bombardier pour un énorme contrat de 3,4 milliards de dollars US pour le réseau de train de banlieue de la région parisienne.

Alstom a demandé aux tribunaux de suspendre la décision de la SNCF en accusant Bombardier de concurrence déloyale.

Le manufacturier français vient toutefois de retirer ce recours: en vertu d'une entente avec Bombardier, l'entreprise pourra récupérer en sous-traitance près du tiers du contrat.

«C'est une décision qui a été prise en France, a déclaré M. Renault. Ici, il n'y a pas de décision pour aller à l'encontre de ce qui a été décidé dès le départ. Le tout suit son cours.»

La directrice des relations publiques de Bombardier Transport pour l'Amérique du Nord, Geneviève Dion, s'attend également à ce que la cause concernant le remplacement des voitures du métro de Montréal suive le calendrier établi.

«Nous sommes au stade où chacune des parties prend connaissance des documents de cour, a-t-elle indiqué. Selon les procédures de la cour, ça vise à être finalisé pour janvier.»