La Caisse de dépôt et placement du Québec pourrait être contrainte de réinjecter des millions de dollars dans Structured Credit, une firme irlandaise qui a frôlé la faillite.

La Caisse de dépôt et placement du Québec pourrait être contrainte de réinjecter des millions de dollars dans Structured Credit, une firme irlandaise qui a frôlé la faillite.

Structured Credit est la plus récente société à être happée par la pénurie mondiale de liquidités qui découle de la crise hypothécaire américaine.

Fondée en juin 2006 grâce à des participations en capital de 208 millions $ US effectuées par cinq investisseurs institutionnels, dont la Caisse, Structured Credit se spécialise dans le transfert des risques de crédit, un secteur du marché des produits dérivés.

Or, à cause de la crise actuelle, la firme a été incapable de rembourser une portion des 238 millions $ US qu'elle devait à certaines des plus importantes banques d'affaires du monde, dont l'américaine Morgan Stanley et la japonaise Nomura.

Structured Credit a conclu 48 accords prévoyant le paiement à ses 12 clients ü dont Bank of America, Citibank, Deutsche Bank, HSBC, Merrill Lynch et UBS ü de garanties en espèces lorsque la valeur des contrats de dérivés qu'elle a souscrits baissait sous certains seuils.

Mercredi, une juge de la Haute cour de Dublin, Mary Finlay Geoghehan, a rejeté les requêtes de Morgan Stanley et de Nomura, qui prônaient la liquidation des actifs de Structured Credit. Elle a estimé que la firme avait des chances de survie si elle réussissait à récolter 125 millions $ US auprès de ses actionnaires.

Un porte-parole de la Caisse, Gilles des Roberts, a toutefois assuré, jeudi, que l'institution ne prévoyait aucun réinjection d'argent frais à brève échéance dans Structured Credit. Cette dernière a 60 jours pour se restructurer.

La Caisse de dépôt et placement est le deuxième actionnaire en importance de Structured Credit. Au 31 décembre 2006, elle détenait un bloc d'actions valant entre 75 et 100 millions $, selon son plus récent rapport annuel.

Les autres actionnaires sont le fonds d'investissement privé américain Aquiline, le California Public Employees> Retirement System, la banque française Calyon (Groupe Crédit Agricole) et l'assureur américain Triad Guaranty.

La Caisse est aussi actionnaire de Coventree, une firme de Toronto spécialisée dans le papier commercial adossé à des actifs qui fait actuellement face à d'importantes difficultés financières.