L'immigration tendrait à faire diminuer les salaires au Canada et aux États-Unis et, à l'inverse, à les faire grimper au Mexique, indique une étude portant sur l'effet de l'immigration sur les marchés du travail en Amérique du Nord publiée vendredi par Statistique Canada.

L'immigration tendrait à faire diminuer les salaires au Canada et aux États-Unis et, à l'inverse, à les faire grimper au Mexique, indique une étude portant sur l'effet de l'immigration sur les marchés du travail en Amérique du Nord publiée vendredi par Statistique Canada.

L'étude est basée sur des données provenant des recensements décennaux de 1960 et allant jusqu'à ceux de 2000 dans les cas des États-Unis et du Mexique, et des recensements de 1971 à 2001 dans le cas du Canada.

Aucun échantillon de microdonnées n'était disponible pour 1980 au Mexique, car les principaux dossiers ont été détruits dans un tremblement de terre.

L'étude a donc permis de constater que pour chaque variation de 10% de l'offre de main-d'oeuvre provoquée par l'immigration dans ces pays correspondait à une variation de 3 à 4% des gains hebdomadaires dans la direction opposée.

Comme les États-Unis et le Canada sont les deux principaux pays hôtes pour les immigrants en Amérique du Nord, l'immigration a entraîné un recul des salaires, alors qu'au Mexique, un pays source d'immigrants qui a vu la disponibilité de sa main-d'oeuvre diminuer, l'effet a été contraire.

L'étude a également permis de constater que les effets de l'immigration sur les salaires des travailleurs nationaux aux États-Unis et au Canada dépendaient en grande partie de la compétence collective des nouveaux arrivants.

Au Canada, l'immigration a limité la tendance vers une plus grande inégalité des gains, mais aux États-Unis, elle l'a exacerbée, les politiques d'immigration canadiennes depuis les années 1960 ayant favorisé l'arrivée de travailleurs hautement qualifiés au pays, alors qu'au cours de la même période, la politique d'immigration américaine était axée sur la réunion des familles, laquelle a mené à un nombre disproportionné d'immigrants peu qualifiés.