Le célèbre homme d'affaires Donald Trump s'est porté à la défense de Conrad Black lors d'une assemblée des actionnaires de Hollinger International.

Le célèbre homme d'affaires Donald Trump s'est porté à la défense de Conrad Black lors d'une assemblée des actionnaires de Hollinger International.

Trump avait acheté l'édifice du Chicago Sun-Times à Hollinger et avait assisté à 2003 à l'assemblée annuelle houleuse qui s'était déroulée à New York, a appris mercredi le jury du procès pour fraude de l'ex-magnat de la presse.

Même s'il n'était pas un actionnaire de la société, il avait alors déclaré aux investisseurs: «J'appuie pleinement la compagnie et son équipe de direction, et j'ai, en particulier, un grand respect pour Conrad Black et David Radler.»

Le commentaire favorable de Donald Trump, qui a été enregistré et que les jurés ont entendu mercredi dans le cadre du procès, tranchait avec les plaintes des actionnaires qui mettaient en doute les paiements de non-concurrence reçus par les dirigeants de Hollinger et qui les accusaient d'avoir mal géré les fonds de la compagnie.

En fait, Donald Trump ne détenait aucune action de Hollinger et n'a fait ses déclarations à l'assemblée qu'à la demande de Black, a révélé mercredi aux procureurs l'ex-responsable des relations avec les investisseurs de Hollinger International, Paul Healy.

Selon Healy, Black lui aurait demandé de préparer son intervention, ajoutant que Trump «sera un de ceux qui sera présent pour nous appuyer».

Un jour plus tôt, Black avait écrit un courriel à Trump pour lui demander «une faveur plutôt ésotérique».

«Si vous pouviez faire une apparition et dire quelques mots d'appui, je suis certain que cela aurait un impact sur le groupe et serait rapporté favorablement dans la presse», écrivait Black.

Trump n'était pas présent au procès mercredi mais une rumeur veut qu'il puisse être appelé à la barre des témoins par la défense.

L'avocat de la défense Ed Genson a mis en doute le témoignage de Healy, faisant remarquer qu'il avait déjà admis avoir menti par le passé et qu'il témoignait en vertu d'un accord d'immunité.

Jusqu'à ce qu'un comité spécial soit formé pour enquêter sur les allégations contre les membres de la direction en 2003, Healy témoignait d'une grande admiration pour Black, a poursuivi Me Genson.

«Je suis si impressionné par votre force d'âme et je vais appuyer tout virage que vous choisirez de prendre», écrivait-il à Black dans un courriel daté du 9 mai 2003.

Au cours de l'enquête interne, Healy a continué de travailler pour Hollinger mais a aussi reçu de l'argent pour son travail au sein d'un fonds de couverture dirigé par Richard Breeden, un conseiller de l'enquête interne.

«Est-ce que M. Breeden vous a payé afin que vous restiez de son bord pendant l'enquête?» a demandé Me Genson.

«J'ai appuyé (Black) jusqu'à ce que je découvre ce qu'il avait fait», a indiqué Healy.