C'est l'emploi rêvé pour un col bleu paresseux en réorientation de carrière! Un emploi où les missions et appels de détresse sont rares: réparateur pour les appareils électroménagers de marque Maytag.

C'est l'emploi rêvé pour un col bleu paresseux en réorientation de carrière! Un emploi où les missions et appels de détresse sont rares: réparateur pour les appareils électroménagers de marque Maytag.

Le poste a été affiché, il y a quelques mois, aux États-Unis et au Québec. Chez le voisin américain, 1500 personnes travaillant dans tous les milieux ont postulé.

Dans la province, de nombreux comédiens ont auditionné dans l'espoir de porter costume et casquette bleus.

On rappelle que du temps où Rolland Bédard (Les Plouffe) et Paul Berval étaient «employés» de Maytag (dans des publicités), messieurs s'ennuyaient au possible tellement ils ne bossaient pas: les machines qu'ils devaient réparer ne brisaient jamais!

Il y a neuf ans toutefois, sûrement las de se tourner les pouces, le réparateur s'en est allé sous d'autres cieux.

Est-ce un système défaillant dans des lave-vaisselle Maytag provoquant le rappel de 2,3 millions de machines, en début d'année, qui a incité les dirigeants de Whirpool (qui ont acquis Maytag en mars 2006) à ressusciter son célèbre porte-parole?

Depuis le 14 mai, il entre en effet à nouveau dans les chaumières des Québécois. Dans un message télévisé de 30 secondes, le réparateur s'adresse à une famille nombreuse dont la machine à laver (une Epic avec amortisseurs) ne tousse jamais.

L'employé a cette fois les traits de Luc Pilon, un comédien montréalais de 39 ans, bilingue et moins bedonnant que ses prédécesseurs.

«Fiable et accessible également», selon James Oh, directeur du marketing de Maytag. Car être porte-parole de la marque Maytag signifie aussi rencontrer des clients en magasin.

Mais n'est-ce pas simplement jouer la carte de la nostalgie, forcément anti-innovatrice, que de reprendre une icône qui a fait son apparition il y a 37 ans au Québec (et il y a 40 ans aux États-Unis)?

«Le réparateur Maytag revient pour le 100e anniversaire de la marque, explique Jean-Jacques Stréliski, vice-président, directeur de la planification stratégique et créative de l'agence de publicité Publicis Montréal. C'est une icône incontournable, très appréciée. Il est lié au succès de la marque. C'est le Géant vert; c'est Ronald MacDonald. Et à une époque où les marques sont rudoyées par toutes sortes de promotions, ce n'est pas fou de remettre un peu de consistance dans la marque.»

L'angle publicitaire ayant quelque peu dévié, Stréliski estime que l'entreprise ne fait pas bêtement du neuf avec du vieux. Elle s'adresse désormais directement à la famille.

«Paul Berval avait un discours plus québécois, plus centré culturellement, dit Stréliski. Avant, on sentait très bien que posséder une machine à laver, c'était un statut social. Ça exigeait tout un investissement. Le discours est, cette fois, plus universel.»

Le réparateur s'adressait davantage à madame (de maison) qu'à monsieur à l'époque. «Mais un peu à l'homme également, car c'était lui qui détenait l'argent, rappelle Stréliski. Les deux étaient donc intéressés à avoir une machine fiable.»

Cette nouvelle campagne publicitaire de Maytag (un message publicitaire en 2007, pour l'instant) arrive alors que Whirpool souhaite revitaliser la marque acquise au coût de 2,6 milliards.

Le rapport du premier trimestre de 2007 de Whirpool indique que ses revenus ont grimpé de 27% comparativement à l'an dernier et se chiffrent ainsi à 2,7 milliards. Cela dit, l'entreprise a connu une baisse de 9,5% au niveau de la demande d'électroménagers.

Le nouveau réparateur Maytag a enfin du pain sur la planche!