À quelques jours du début des longues discussions budgétaires 2007, les gestionnaires de la Ville d'Ottawa ont présenté jeudi des propositions pour limiter la hausse de taxe à 6 %, au lieu des 10 % qui se pointent à l'horizon.

À quelques jours du début des longues discussions budgétaires 2007, les gestionnaires de la Ville d'Ottawa ont présenté jeudi des propositions pour limiter la hausse de taxe à 6 %, au lieu des 10 % qui se pointent à l'horizon.

C'est un début, mais le maire Larry O'Brien aura encore fort à faire s'il veut atteindre son objectif du gel de taxe qu'il a tant promis. Les conseillers, eux, demeurent divisés face à la faisabilité d'un gel sur ce budget de 2,1 milliards $.

La Ville aura à faire face à un déficit de 95 millions $ sur son prochain budget d'opération, ce qui se traduirait par une hausse de taxe de 10 %. Dans la présentation d'hier aux médias, la trésorière Marian Simulik et son équipe proposent des économies de 57 millions $, portant le déficit anticipé à près de 39 millions $, soit une hausse de taxe de 6 % au lieu de 10 %.

"Nous avons trouvé 6 % de la solution. Il reste encore 4 % d'économies à trouver si le conseil municipal veut atteindre le gel de taxe. Les autres économies pourraient provenir de réductions de services ou d'autres mesures. Ce sera au conseil de décider", a dit hier Mme Simulik.

Les administrateurs proposent notamment de remettre à plus tard des dépenses totalisant 20,3 millions $, d'utiliser les 11 millions $ de la taxe sur l'essence, d'aller chercher 16 millions $ auprès de la province dans le cadre de partage des coûts, et, finalement, de puiser 9 millions $ dans les réserves.

Le processus budgétaire s'amorce le 11 janvier avec la présentation des grandes orientations. Des consultations publiques sont aussi prévues en février.

Réaliste ou non ?

Le maire Larry O'Brien était absent hier et n'a donc pas participé à la présentation. Les conseillers d'Ottawa qui y ont assisté demeurent partagés face à la possibilité d'atteindre un gel de taxe.

Le conseiller Clive Doucet croit que c'est irréaliste. "Il faut avoir de bonnes bibliothèques, un bon service d'autobus abordable, donne-t-il en exemple. On ne peut faire tout cela à zéro pour cent. C'est impossible."

"Ça va être difficile d'arriver à zéro comme augmentation, dit le conseiller Jacques Legendre. Je pense que le monde devrait être assez réaliste et de réaliser que c'est acceptable d'avoir une hausse chaque année. Tout augmente."

Alex Cullen a de la difficulté avec les solutions proposées par les fonctionnaires et ne veut pas voir de coupes de services, comme la fin des rabais pour les laissez-passer d'autobus pour les handicapés. Le débat, selon lui, se fera autour d'une hausse et l'objectif sera de la limiter.

Pour Rainer Bloess, les suggestions des administrateurs représentent un bon départ. "Le processus budgétaire prend des semaines. Nous tenterons de trouver d'autres économies. Je pense que nous allons dans la bonne direction." M. Bloess, qui penche vers une hausse de 2,5 %, affirme que les conseillers doivent être prêts à prendre des décisions très difficiles s'ils tiennent vraiment à un gel.

La conseillère Jan Harder, elle, est convaincue que le gel est possible. "Je remercie les gestionnaires d'offrir des recommandations. Ce sera à nous de trouver d'autres coupes pour atteindre zéro. L'an dernier, nous avons terminé le processus en adoptant une hausse de 3,9 %. Cette année, nous débutons les discussions avec une proposition de 4 %. Nous avons une longueur d'avance."