Ils représenteront en 2051 près de 30% de la population canadienne.

Ils représenteront en 2051 près de 30% de la population canadienne.

Mais même si elles sont l'objet de nombreux rapports alarmants les accusant de faire exploser les coûts des services sociaux, les personnes âgées rapportent beaucoup au Canada: 5,3 milliards par année, selon une étude de l'Oxford Institute of Ageing.

Menée dans 21 pays de l'OCDE pour le compte du groupe HSBC, l'étude révèle que les Canadiens âgés de plus de 60 ans font 416 millions d'heures de bénévolat par année.

«Ceci représente, au salaire minimum de 7,55$ l'heure, un apport de 3,1 milliards de dollars par année», peut-on lire dans le document.

Une somme à laquelle s'ajoutent 2,2 milliards de contributions fiscales déboursées chaque année par les sexagénaires et les septuagénaires Canadiens.

L'étude révèle également que près de la moitié des personnes âgées ont déjà apporté un soutien financier à leurs amis ou à des membres de leurs familles. En revanche, moins de 10% d'entre elles ont reçu l'aide financière de leurs proches.

«Ces données démontrent que les aînés ne sont pas un fardeau, bien au contraire, affirme Georges Lalande, président du Conseil des aînés du Québec. Et pourtant, le message qu'on retient lorsqu'on entend parler des aînés, c'est qu'ils représenteront un coût gigantesque, particulièrement en matière de santé. Nous sommes obnubilés par cette question.»

Une récente étude du Centre canadien de politiques alternatives tend d'ailleurs à déboulonner le «mythe» des augmentations gigantesques de coûts que représente le vieillissement des baby-boomers.

L'économiste Marc Lee affirme que ceux-ci feront grimper les coûts de moins de 1%, une hausse aisément compensée par la croissance économique et l'inflation.

Risque de ghettoïsation

La journée de lundi, décrétée journée internationale des personnes âgées par l'ONU depuis 1990, a été marquée par le dépôt d'une vaste étude de l'OMS traitant du vieillissement de la population en milieu urbain.

Au total, 33 villes de 22 pays, dont Sherbrooke, y ont participé.

«Un des grands constats faits à l'échelle planétaire est que les personnes âgées se retrouvent de plus en plus dans des mégacomplexes pour aînés. Partout dans le monde, les répondants ont dit craindre que cela mène à un phénomène de ghettoïsation qui coupe les aînés des autres générations», affirme la chercheur Marie Beaulieu, de l'Université Sherbrooke.

L'étude de l'OMS, effectuée sur la base de groupes sonde, révèle également que l'apparition de commerces à très grande surface représente un défi important pour les aînés.

«À mesure que ces centres commerciaux s'implantent, les petits commerces de proximité tendent à disparaître. Comme les gens âgés sont moins nombreux à conduire, cela leur pose problème», note Mme Beaulieu.

L'étude de l'Oxford Institute of Ageing, intitulée The Future of Retirement in a World of Rising Life Expectancies, est quant à elle basée sur plus de 21 000 entrevues réalisées avec des personnes de 40 à 79 ans dans 21 pays.