Dans un mémoire rendu public pas plus tard que la semaine dernière, Commonwealth Plywood fait valoir que sa situation financière est assez solide pour lui permettre de survivre à la crise forestière actuelle. Pour l'instant.

Dans un mémoire rendu public pas plus tard que la semaine dernière, Commonwealth Plywood fait valoir que sa situation financière est assez solide pour lui permettre de survivre à la crise forestière actuelle. Pour l'instant.

«La Compagnie Commonwealth Plywood Ltée (CPL), contrairement aux autres compagnies, est en mesure de passer à travers la crise parce que son bilan financier lui permet encore de faire face à ses obligations», écrit la société dans un vaste document de 79 pages remis à une série de décideurs québécois.

L'entreprise a la chance d'être très diversifiée, explique Yves Fortin, directeur du département des sciences du bois et de la forêt de l'Université Laval, ce qui lui donne un avantage sur ses concurrents dans la crise actuelle.

CPL fait non seulement la récolte et le sciage de bois, mais elle poursuit aussi des activités de deuxième et troisième transformation, comme le séchage, le blanchissage et la fabrication de planchers.

L'entreprise peut survivre, mais au ralenti. «Alors qu'en temps normal, nos 13 usines québécoises devraient fonctionner sur deux quarts (pendant) 48 semaines, il n'y en a que quatre qui atteignent pratiquement cet objectif, peut-on lire dans le mémoire. Les autres peinent à fonctionner plus d'une vingtaine de semaines par année.»

Une longue histoire

Fondée en 1940 à Sainte-Thérèse par des investisseurs britanniques, CPL dit occuper le premier rang des compagnies spécialisées dans la transformation du feuillu dur et du pin blanc au Québec.

La compagnie exploite un réseau 20 usines, cinq séchoirs et 15 centres de distribution dans l'est du Canada et aux États-Unis, qui fonctionnent sous six appellations différentes.

L'histoire de CPL a souvent été mouvementée, depuis l'incendie de l'usine de Sainte-Thérèse en 1974 jusqu'à la violente grève qui a dégénéré en 1978. Toutefois, les 67 ans d'existence de l'entreprise ont surtout été marqués par une croissance constante et de nombreuses acquisitions.

CPL affirme avoir investi plus de 300 millions de dollars dans ses installations depuis sa fondation. La société n'est pas cotée en Bourse et ses résultats financiers ne sont pas rendus publics.

Comme bien d'autres entreprises forestières en crise, CPL déplore le coût élevé de la récolte du bois d'oeuvre feuillu au Québec. Le coût moyen pour récolter un mètre cube est de 170 $, alors qu'il ne devrait pas dépasser 65 $, affirme l'entreprise.

«Nos coûts de récolte sont tellement élevés que nous n'arrivons plus à manufacturer nos produits à des coûts concurrentiels», déplore l'entreprise dans son mémoire.