Avec les baisses d'impôts du budget libéral, le Québec passe au cinquième rang dans le peloton des provinces qui offrent la fiscalité la plus attrayante.

Avec les baisses d'impôts du budget libéral, le Québec passe au cinquième rang dans le peloton des provinces qui offrent la fiscalité la plus attrayante.

Une belle remontée pour le Québec qui a longtemps détenu le triste titre de l'endroit où les impôts sont les plus élevés en Amérique du Nord.

«C'est une façon d'encourager les travailleurs les plus qualifiés à rester au Québec et les immigrants à venir chez nous», a indiqué la ministre des Finances Monique Jérôme-Forget.

Mais la fiscalité des Québécois est-elle vraiment devenue si concurrentielle?

Certes, la baisse d'impôts de 950 millions de dollars est considérable, du jamais vu pour les Québécois. Mais d'autres provinces ont été encore plus audacieuses. En avril, Terre-Neuve a annoncé une réduction de 155 millions.

En février, la Colombie-Britannique a dévoilé une baisse de 515 millions. En chiffres absolus, le montant est moindre. Mais toutes proportions gardées, leur effort a été beaucoup plus grand que celui du Québec.

Forte pression

En fait, dans la dernière ronde des budgets, huit autres provinces ont allégé le fardeau fiscal des contribuables.

L'Alberta a annoncé des baisses de 197 millions, le Manitoba de 186 millions, l'Ontario de 176 millions La pression était forte pour que le Québec emboîte le pas.

Mais le Québec est plus endetté que les autres provinces et il sera beaucoup plus affecté par le vieillissement de la population. Il ne peut pas se permettre de suivre les autres provinces, estime Luc Godbout, professeur de fiscalité à l'Université de Sherbrooke.

«En 2020, le gouvernement du Québec n'aura d'autres choix que de relever les impôts, s'endetter encore plus, ou couper dans la santé», prédit le fiscaliste.

«Si nous n'avions pas baissé les impôts, l'écart (du fardeau fiscal) aurait augmenté, au détriment de la compétitivité du Québec», a expliqué Mme Jérôme-Forget

La réduction d'impôt de 950 millions permet au contraire de rétrécir l'écart du fardeau fiscal entre le Québec et les autres provinces. En 2008, cet écart ne sera plus que de 646 millions, par rapport à 2,2 milliards cinq ans plus tôt.

«Lorsque nous avons formé le gouvernement en 2003, les Québécois étaient les plus taxés en Amérique du Nord. Or, avec l'adoption de ce budget, il n'y aura que quatre provinces au Canada où les impôts seront plus bas qu'au Québec», s'est félicitée la ministre. Sauf que ces quatre provinces forment les deux tiers de la population canadienne.

L'écart avec la Colombie-Britannique demeure encore large. Là-bas, le contribuable moyen paie 898$ de moins d'impôts que celui du Québec.

La différence est de 868$ avec l'Alberta, de 739$ avec l'Ontario, et de 152$ avec la Saskatchewan. Il n'y a que dans les Maritimes et au Manitoba où le contribuable moyen reçoit une facture d'impôts plus salée qu'au Québec.