À moins d'un revirement inattendu, les Montréalais subiront dès minuit ce soir une autre grève des transports en commun, la deuxième en moins de quatre ans.

À moins d'un revirement inattendu, les Montréalais subiront dès minuit ce soir une autre grève des transports en commun, la deuxième en moins de quatre ans.

Malgré des négociations qui se sont poursuivies toute la journée samedi, la Société de transport de Montréal (STM) et ses employés d'entretien n'ont pas trouvé de terrain d'entente.

Les deux parties se sont également abstenues de commenter le contenu des discussions.

«La négociation se poursuit, a précisé laconiquement Roger Deslauriers, de la

CSN, qui représente les 2200 employés d'entretien. Personne ne souhaite la grève, il n'y a rien de drôle là-dedans. Mais si les choses n'évoluent pas, il va y avoir une grève.»

Patron et syndicat avaient rendez-vous durant la fin de semaine pour une autre séance de négociation, cette fois devant le Conseil des services essentiels, pour essentiellement préciser les aspects techniques de l'organisation du travail en cas de grève.

«Les listes (d'employés) fournies par la STM ne fonctionnent tout simplement pas», dit M. Deslauriers.

Comme en 2003 – les employés d'entretien avaient alors déclenché une grève du 17 au 23 novembre –, on ne s'entend pas sur les salaires et la gestion de la caisse de retraite.

Alors que la STM veut imposer un gel de salaires la première année et des hausses pour les quatre années suivantes, le syndicat demande des hausses de 2 % pendant trois ans. L'écart entre les deux parties serait d'environ 60 M$.

Le maire Gérald Tremblay estime que le syndicat doit comprendre que les Montréalais «ont un effort additionnel à faire».

La Ville a d'ailleurs demandé à tous ses employés d'accepter un gel salarial la première année de leur prochaine convention collective, suivi de trois années à 2 % d'augmentation.

En contrepartie, dit-il, la Ville bonifiera leur environnement et améliorera leur qualité de vie «afin qu'ils soient plus productifs».

«Je pense que l'ensemble de nos employés sont très responsables, dit-il. Je ne voudrais pas que quelques dirigeants syndicaux décident de l'avenir de notre système de transports en commun, qu'on paralyse la ville et qu'on cause des préjudices à des citoyens qui gagnent bien moins qu'eux.»

Rencontré à l'île Sainte-Hélène, où il a inauguré samedi matin la 41e saison de La Ronde, le maire Tremblay a saisi la balle au bond quand il a aperçu une famille en train de pique-niquer.

«C'est cette famille qui vient peut-être en métro sur l'île pour profiter de cette belle journée et qui a peut-être un salaire familial bien modeste qui sera pénalisée s'il y a une grève mardi à la STM.»

Le maire espère que les employés d'entretien de la STM se rendent compte que, en faisant la grève, ils pénaliseront des personnes qui gagnent moins d'argent qu'eux.

«Quand on gagne un peu plus de 50 000$ par année avec, en plus, des avantages sociaux de 20%, et qu'on veut faire la grève au détriment de gens qui gagnent 25 000 ou 30 000$ par année et qui ont besoin d'être à leur travail, qui veulent profiter un peu des loisirs ou de la qualité de vie qu'on a à Montréal, je trouve ça très difficile à justifier, dit-il. Il faut être responsable, et la responsabilité passe par le dialogue et l'acceptation que l'intérêt individuel doit céder la place à l'intérêt commun.»

À défaut d'une entente, les employés d'entretien déclencheront leur grève à minuit ce soir.

Comme l'a décidé le Conseil, le métro et les autobus rouleront uniquement durant les heures de pointe en semaine (de 6 h à 9 h, de 15h30 à 18h30 et de 23h à 1h), et de 6h à 9h, de 14h à 17h et de 23h à 1h la fin de semaine.