Citigroup Inc. vient de conseiller aux investisseurs de ne pas miser sur une hausse du dollar canadien par rapport à la devise américaine et la firme soutient que le huard est " surévalué " étant donné les conjectures voulant que la Banque du Canada abaissera les taux d'intérêt.

Citigroup Inc. vient de conseiller aux investisseurs de ne pas miser sur une hausse du dollar canadien par rapport à la devise américaine et la firme soutient que le huard est " surévalué " étant donné les conjectures voulant que la Banque du Canada abaissera les taux d'intérêt.

Le huard a perdu 1,3 % de sa valeur le mois dernier tandis que la Banque du Canada a laissé son taux directeur inchangé à 4,25 % en septembre, après sept majorations de suite de septembre 2005 à mai dernier.

" La principale raison de cette prise de position tient au fait que nous avons probablement atteint un pic en ce qui a trait au resserrement des taux par la Banque du Canada au cours du présent cycle ", a estimé Steve Saywell, stratège en chef en matière de devises de Citigroup, à Londres. Le spécialiste a fait cette déclaration lors d'une entrevue le 29 septembre dernier, ajoutant: " Il est prudent d'empocher le profit " sur la position du dollar canadien.

Le huard a terminé septembre à 89,47 cents $ US. Un dollar américain achète 1,1180 $ CAN. Le dollar canadien a atteint 91,44 cents $ US le 31 mai dernier, un sommet depuis janvier 1978. Le huard s'est apprécié de 3,9 % cette année, profitant notamment des gains des prix des produits de base.

À la mi-août, Citigroup, dont le siège est à New York, avait recommandé de parier sur la hausse du dollar canadien et il indique que ce pari a rapporté un rendement de 0,6 %.

La devise canadienne " semble désormais surévaluée par rapport à ce que l'on prévoit concernant les écarts de taux à court terme ", soulignait Citigroup dans un rapport du 28 septembre dernier. " Les marchés estiment maintenant que les chances sont plus grandes que la Banque du Canada abaisse plutôt qu'augmente ses taux ", ajoutait le rapport.

Les contrats à terme sur les acceptations bancaires de décembre présentaient un rendement de 4,245 % le 29 septembre dernier comparativement à 4,38 % le 16 août. Le contrat de mars rendait 4,14 %.

Les contrats à terme sur les acceptations bancaires se règlent à un taux de prêt qui a été en moyenne de 16 points de base, ou 0,16 point de pourcentage, supérieur au taux cible de la banque centrale depuis que Bloomberg a commencé à observer la différence en 1992.

Optimisme

" Nous sommes encore passablement optimistes quant au dollar canadien dans l'avenir, a dit Saywell. Les fusions et acquisitions continueront à fournir du soutien à la devise. "

Il prédit que le huard s'appréciera à 1,08 $ CAN par rapport au dollar américain au cours des trois prochains mois et à 1,06 $ CAN en 12 mois, ce qui serait un sommet depuis juillet 1977. Hier, le dollar canadien a fini la journée à 89,67 $ US, en hausse de 0,20 cent.

La valeur des transactions de fusions et d'acquisitions engageant des entreprises canadiennes a plus que doublé, à un niveau record, au deuxième trimestre, grâce notamment à l'industrie minière, rapportait en août la banque d'affaires Crosbie & Co., de Toronto.

Le huard a eu du plomb dans l'aile le mois dernier dans un contexte de conjectures voulant qu'un ralentissement de l'économie mondiale réduise la demande des produits de base du pays.

Les exportations canadiennes de produits tels que le cuivre et le pétrole brut ont contribué à la hausse annuelle du huard au cours des quatre dernières années.

L'indice des produits de base Reuters/Jefferies CRB a plongé à un creux de 14 mois en septembre.

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