L'économie américaine a créé 113.000 emplois seulement en juillet après 124.000 en juin et le chômage s'est aggravé à 4,8%, un signe du ralentissement de la croissance américaine qui devrait inciter la banque centrale au statu quo sur ses taux directeurs.

L'économie américaine a créé 113.000 emplois seulement en juillet après 124.000 en juin et le chômage s'est aggravé à 4,8%, un signe du ralentissement de la croissance américaine qui devrait inciter la banque centrale au statu quo sur ses taux directeurs.

C'est une double déception pour les analystes qui tablaient sur 145.000 nouveaux postes et un taux de chômage stable à 4,6%.

L'euro a atteint son plus haut niveau en deux mois après la publication de ce rapport.

Le chômage est au plus haut depuis février. C'est la première fois qu'il augmente depuis novembre dernier, et il faut remonter à décembre 2005 pour retrouver un taux plus élevé.

Le ministère a cependant révisé en légère hausse les chiffres de l'emploi des deux mois précédents, pour faire ressortir 124.000 créations de postes en juin et 100.000 en mai, contre 121.000 et 92.000 annoncé précédemment.

"La hausse des créations d'emplois est dans la moyenne du deuxième trimestre de cette année (+112.000) mais en baisse par rapport à la période d'un an qui s'est terminée en mars (+169.000)", a souligné Philip Rones, commissaire au bureau des statistiques sur l'emploi.

Les créations d'emplois sont suivies avec attention par les économistes qui les jugent plus représentatives de la santé du marché du travail que le taux de chômage. Ils estiment qu'il faut entre 125.000 et 150.000 créations par mois pour absorber l'augmentation de la population active.

Ce rapport était très attendu par les marchés, à quatre jours de la prochaine réunion de la Réserve fédérale (Fed) qui s'interroge sur la décélération de l'économie. En début de semaine encore, un responsable de la Fed chiffrait à "50-50" les probabilités d'un nouveau resserrement monétaire, ce qui rend déterminant le rapport sur l'emploi.

La détérioration du marché du travail devrait inciter la Fed à laisser inchangé son principal taux directeur, actuellement fixé à 5,25%, à l'issue de sa réunion mardi.

Par ailleurs le salaire horaire moyen a progressé de 7 cents en juillet à 16,76 dollars, ce qui représente une hausse de 0,4% sur un mois, supérieure aux attentes des analystes qui tablaient sur +0,3%.

La hausse a atteint 3,8% sur un an, après +3,9% en juin, ce qui était le niveau le plus élevé depuis juin 2001.

Cette hausse des salaires va cependant à l'encontre du statu quo sur les taux directeurs, car elle révèle une menace de pression inflationniste, en plus de celle des prix du pétrole. C'est tout le dilemme actuel de la Fed, qui doit lutter contre deux risques contradictoires (ralentissement de la croissance et accélération de l'inflation).

Le président de la Fed Ben Bernanke s'était montré confiant sur le front des rémunérations fin juillet, disant s'attendre "à ce que les salaires progressent" tout en jugeant que "des salaires plus élevés sont complètement compatibles avec une inflation basse".

Le temps de travail hebdomadaire moyen est resté stable à 33,9 heures.

Le tertiaire est le secteur qui a le plus créé d'emplois en juillet (115.000), surtout dans les services aux professionnels (43.000) et le secteur des loisirs (42.000).

En revanche, le commerce de détail a gardé ses effectifs stables. Il faut remonter à mars pour retrouver des créations d'emplois dans le secteur, un mauvais signe pour la croissance là aussi car les dépenses de consommation sont le principal moteur de l'expansion américaine.

L'industrie a supprimé 15.000 emplois en juillet et le bâtiment en a créé 6.000 (bien 6.000).

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