On est prêt à faire sa part. Mais comment la faire de façon efficace? Quand donner? À qui? Comment?

On est prêt à faire sa part. Mais comment la faire de façon efficace? Quand donner? À qui? Comment?

Quels sont les pièges à éviter? Charité bien ordonnée commence par... voici quelques précautions.

Les Québécois donnent en aussi grand nombre que les autres Canadiens 83% des personnes âgées de 15 ans et plus, comparativement à 85% pour l'ensemble du Canada.

Mais ils donnent nettement moins. Selon l'Enquête canadienne sur le don, le bénévolat et la participation, réalisée par Statistique Canada en 2004 et publiée en 2006, les dons des Québécois totalisent 176$ par année en moyenne, de loin la plus faible contribution au pays. La moyenne canadienne est de 400$.

Pas de jugement hâtif: «Les dons en argent ne sont qu'un des nombreux moyens que les personnes peuvent prendre pour s'entraider et pour soutenir leurs collectivités», mettent en garde les auteurs du rapport.

Cela dit, rien ne nous empêche de nous rouler les manches.

Le quart des Canadiens estiment que pour produire un résultat perceptible, il faut donner unmontant important entre 100$ et 250$ chaque année , d'après un récent sondage mené pour la Fondation TD des amis de l'environnement.

Et par conséquent, ils ne passent pas de l'intention aux actes. Erreur, réplique Matthew Fortier, directeur des affaires communautaires à la banque TD. Chaque don, aussi modeste soit-il, ajoute son effet aux autres contributions.

«On peut donner un plus petit montant à chaque mois, 3$, 5$ ou 10$, par exemple», indique-t-il.

Cette contribution peut être tirée du compte bancaire de façon automatique, ou être directement déduite de la paie, tout au long de l'année.

C'est la formule adoptée par Centraide du Grand Montréal, en campagne depuis le 1er octobre: 56% des sommes qu'elle recueille proviennent de déductions sur la paie d'employés. Leur don moyen est de 205$.

De par leur nature même, les dons planifiés sont généralement plus importants que les dons spontanés. Selon l'enquête de Statistique Canada, à peine 18% des donateurs décident à l'avance de l'importance de leur contribution à des organismes de bienfaisance, mais ils apportent 31% de la valeur des dons.

Leur don annuel moyen atteint 719 $, contre 333$ pour les donateurs plus impulsifs.

«Le nombre des donateurs est stagnant, mais l'importance des dons est en croissance», observe à ce propos Gil Desautels, vice-président de KCI, une entreprise-conseil pour les organismes de bienfaisance.

«Auparavant, les grands donateurs faisaient un don important à un organisme. Puis, ils l'ont fait à une cause de cet organisme. Maintenant, ils font un don à une cause, et ils s'impliquent en plus dans cette cause. Plus le portefeuille philanthropique est important, plus le donateur se rend compte qu'il peut faire une différence en investissant dans une seule cause.»

Lui-même a décidé, cette année, de concentrer sa générosité: il s'est engagé à verser 2000$ par année pendant cinq ans dans un fonds de bourses d'études pour l'École nationale de théâtre.

«J'ai regroupé mes contributions sur ce fonds, car je sais qu'il va aider un étudiant, chaque année, à passer à travers ses études. Je vais même connaître le nom de cet étudiant... Et j'irai lui remettre sa bourse ! C'est du concret.»