Bombardier (T.BBD.B) entend profiter du congrès de la National Business Aviation Association (NBAA) pour prouver qu'elle domine le monde de l'aviation d'affaires.

Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] entend profiter du congrès de la National Business Aviation Association (NBAA) pour prouver qu'elle domine le monde de l'aviation d'affaires.

La plus importante foire aéronautique portant sur l'aviation d'affaires s'ouvrira officiellement mardi à Atlanta, mais dès aujourd'hui, Bombardier procédera à une première annonce concernant le Global Express, son plus gros modèle, un très long courrier qui coûte la bagatelle de 47,7 millions US.

Bombardier fera une annonce concernant un autre appareil, mais l'avionneur a refusé de donner quelques détails que ce soit à ce sujet. «C'est une surprise, et nous sommes contents», indique simplement une porte-parole de Bombardier Avions d'affaires, Danielle Boudreau.

L'analyste Richard Aboulafia, de la firme américaine de consultation Teal Group, soutient que Bombardier devra lancer un nouveau modèle de Learjet s'il veut redonner du lustre à cette familles de petits biréacteurs d'affaires.

C'est également l'opinion du directeur des opérations de vol d'une société texane d'exploration pétrolière, Hurd Enterprises, tel que cité par le magazine Professional Pilot.

«Learjet a choisi sa voie pour sortir du marasme dans lequel elle se trouvait, a déclaré Erling Brabaek. J'aime ce que je vois. Maintenant, ce serait bien si nous pouvions les amener à lancer un nouveau modèle, au lieu de toutes ces simples versions améliorées.»

Un autre analyste, Benoît Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, envisage plutôt le lancement d'un nouveau modèle de Challenger, la famille de taille intermédiaire de Bombardier.

Mme Boudreau fait valoir que Bombardier offre une plus grande gamme de biréacteurs d'affaire que n'importe quel compétiteur, qu'il s'agisse de Gulfstream, Cessna, Dassault, Hawker Beechcraft ou Embraer. Bombardier offre ainsi des modèles dans huit des neuf grandes catégories d'appareils, la neuvième étant celle des biréacteurs très légers.

«Nous allons apporter sept de ces appareils, déclare Mme Boudreau. Nous aurons une plus grande présence que celle de l'année dernière. Pour nous, c'est important de montrer que nous sommes le chef de file de l'industrie.»

En 2006, Bombardier a dominé l'industrie en vendant pour 4,8 milliards US d'avions d'affaires. Son plus proche rival, l'américain Gulfstream, a enregistré des ventes de 4,1 milliards US.

Bombardier est encore en tête au premier semestre de 2007 avec des ventes de 2,7 milliards US, contre 2,3 milliards US pour Gulfstream.

Bombardier arrive à Atlanta avec un autre atout dans son jeu: un programme de compensation d'émissions de carbone dévoilé quelques jours avant le congrès.

«C'est un message important à passer, affirme Mme Boudreau. Nous sommes une entreprise consciente qu'il faut faire sa part pour garder un environnement très propre.»

Un autre grand manufacturier québécois, Pratt & Whitney Canada (P&WC), s'amène aussi au congrès de la NBAA avec quelques annonces sous le bras.

«Elles ne sont pas toutes confirmées, mais nous espérons qu'elles le seront à temps pour le congrès, déclare Pierre Brosseau, porte-parole du motoriste de Longueuil. C'est un événement très important pour nous, l'aviation d'affaires est un des segments principaux de P&WC.»

L'entreprise a notamment effectué une très belle percée dans la catégorie des biréacteurs très légers en motorisant trois des principaux appareils de cette catégorie, soit le Mustang de Cessna, le Phenom 100 d'Embraer et l'Eclipse 500 d'Eclipse Aviation. Cet été, P&WC a ajouté l'Elite d'Epic Aircraft à son tableau de chasse.

«Nous avons une position de chef de file dans ce marché», affirme M. Brosseau.

Quant à CAE, elle s'attend à faire encore de bonnes affaires au congrès de la NBAA.

«L'année dernière, nous avons fait plusieurs millions de dollars», a déclaré la vice-présidente aux communications de CAE, Nathalie Bourque.

L'entreprise profite surtout du congrès pour rencontrer des clients, notamment des propriétaires d'appareils ou de flottes qui veulent des services de formation pour leurs pilotes. CAE, un manufacturier de simulateurs de vol, offre de tels services dans quelques centres de formation à travers le monde.

«L'année dernière, nous avons signé des contrats sur place et nous avons ouvert la porte à plusieurs contrats potentiels qui se sont concrétisés par la suite», déclaré Mme Bourque.

En 2006, CAE avait aussi annoncé une importante entente de formation avec Embraer pour les appareils Phenom.

CMC Electronique, une entreprise de Montréal qui offre des produits technologiquement avancés pour l'aviation d'affaire, comme des organisateurs de vol et des systèmes de vision améliorée, sera aussi à Atlanta.

Par contre, Bell Helicopter Textron Canada se fera un peu plus discrète qu'à l'habitude. La raison? Son carnet de commande est déjà plein à ras-bord.

L'entreprise ne veut pas décevoir les clients potentiels qui pourraient se présenter en exhibant de splendides appareils qui ne seront pas disponibles avant quelques années.

«On ne veut pas trop se montrer, mais on ne veut pas se faire oublier non plus, indique Michel Legault, directeur du développement des affaires chez Bell Helicopter. C'est délicat.»