Les dernières usines de papier canadiennes de Domtar (T.UFS) pourraient être sacrifiées par l'entreprise, qui a conclu l'hiver dernier sa fusion avec la division de papiers fins de l'américaine Weyerhaeuser.

Les dernières usines de papier canadiennes de Domtar [[|ticker sym='T.UFS'|]] pourraient être sacrifiées par l'entreprise, qui a conclu l'hiver dernier sa fusion avec la division de papiers fins de l'américaine Weyerhaeuser.

«Il nous reste trois usines de papier au Canada et on a du mal à maintenir leur compétitivité», a indiqué lundi le PDG de Domtar, Raymond Royer, en marge d'une conférence donnée au Cercle canadien de Montréal.

«On est dans un marché de demande baissière, et ce seront toujours les usines les moins performantes qui écoperont en premier», a-t-il répondu à une question de presse sur l'avenir de ces usines.

Domtar, qui a déjà annoncé plusieurs compressions cet été, exploite en fait encore quatre usines de papier au pays, dont une à Windsor, au Québec, deux en Ontario et une à Kamloops, en Colombie-Britannique.

Son usine de Lebel-sur-Quévillon, fermée pour une durée indéterminée il y a un an et demi, est plus loin que jamais d'une réouverture. Ses activités avaient été suspendues en raison de la force du dollar canadien et du prix de la fibre de bois.

«Les conditions économiques se sont encore détériorées depuis», a souligné M. Royer, à l'heure de la parité entre les devises canadienne et américaine.

L'usine était au coeur de l'économie de Lebel-sur-Quévillon, petite ville de la région de la Baie-James.

Au Canada, c'est dans l'Ouest qu'il est le plus avantageux de produire du papier. M. Royer a souligné que le coût de la fibre de bois est deux fois plus élevé au Québec qu'en Colombie-Britannique, province pourvue de forêts particulièrement vastes et riches.

Si tout joue contre Lebel-sur-Quévillon, l'usine de Windsor, construite dans les années 1990, a par contre l'atout d'équipements modernes.

À la fin juillet, Domtar avait annoncé la fermeture d'usines à Gatineau et à Ottawa, des décisions que le syndicat SCEP avait mises au compte de la transaction avec Weyerhaeuser. Cette transaction a laissé le siège social de Domtar au Québec mais a transféré le «centre des exploitations» en Caroline du Sud.

M. Royer soutient toutefois que la fusion s'avère particulièrement salutaire pour Domtar en ces temps de parité monétaire : poussée vers Weyerhaeuser par les difficultés liées à l'ascension du huard, l'entreprise se trouve aujourd'hui bien positionnée pour composer avec cette parité.

«Avec 80 % de nos actifs aux États-Unis, on peut résister aux fluctuations imprévisibles du dollar canadien», dit-il. À l'inverse, le statu quo aurait pu avoir des conséquences dramatiques. «Sans Weyerhaeuser, on aurait eu de gros problèmes.»

Le PDG s'est plu à faire écho aux estimations d'analystes selon lesquels la compagnie issue de la fusion pourrait dégager un profit d'exploitation de 1 G$ par année, si elle parvient à son objectif de dégager 200 M$ en synergies.

Selon lui, l'alliance démarre très bien et réjouit les dirigeants de la division de papier fin de Weyerhaeuser, qui profite de son intégration à une société spécialisée dans le même secteur qu'elle.

«Les gens sont très heureux, ils savent qu'ils peuvent maintenant se mesurer à la concurrence mondiale», explique-t-il.

Au dernier trimestre, soit le premier à inclure la contribution de Weyerhaeuser, Domtar a dégagé un profit de 11 M$ US, comparativement à une perte de 12 M$ à la même période l'an dernier.

Mais le bénéfice a chuté de 78 % par rapport au trimestre précédent, tombant ainsi très en deçà des attentes des analystes et faisant chuter le titre de 8 %.