Conquérir New York. L'idée en a fait rêver plus d'un, et c'est maintenant au tour du fabricant montréalais de boissons énergétiques Guru de se laisser tenter.

Conquérir New York. L'idée en a fait rêver plus d'un, et c'est maintenant au tour du fabricant montréalais de boissons énergétiques Guru de se laisser tenter.

L'entreprise vient de lancer une offensive dans la Grosse Pomme pour promouvoir sa nouvelle gamme de boissons «hybrides» -un jus, un thé glacé et une boisson sportive qui possèdent aussi les vertus énergisantes du Guru traditionnel.

Et pour bien faire comprendre aux New-Yorkais son concept «d'énergie propre» -Guru insiste sur le fait que ses boissons énergétiques sont "certifiées biologiques"-, l'entreprise a décidé de faire rouler trois voitures électriques aux couleurs de Guru dans les rues de la métropole américaine.

«Nous sommes présents aux États-Unis depuis deux ans, mais seulement par l'entremise des boutiques d'aliments naturels. On a décidé d'ouvrir le marché new yorkais pour que nos produits soient vendus un peu partout, comme c'est le cas au Québec», explique Raymond Jolicoeur, vice-président marketing de Guru.

Pourquoi New York? Pour la densité du marché, sa proximité et son bassin de consommateurs branchés, répond M. Jolicoeur. L'expérience pourrait éventuellement s'étendre à d'autres villes, dont Los Angeles.

Selon Normand Turgeon, professeur de marketing à HEC Montréal, le "flash marketing" est bon. «Le concept d'hybride a une valeur. C'est un concept valorisé à l'heure actuelle», dit-il.

Sauf qu'il s'inquiète de voir Guru jouer à la fois sur le terrain de jeu des boissons sportives, des thés glacés et des jus, en plus d'affronter tous les Red Bull de ce monde dans le marché en pleine croissance des boissons énergétiques.

«La première chose que je me suis dite en regardant ça, c'est: Mais qu'est-ce qu'ils font là? Pourquoi s'éparpiller autant, multiplier les concurrents et disperser ses ressources somme toute limitées sur autant de fronts?»

«À la base, on demeure une boisson énergie, répond à cela M. Jolicoeur. C'est seulement que Guru, comme toutes les boissons énergie, a un goût particulier. On voulait en offrir d'autres à nos consommateurs - des goûts qui leur sont peut-être plus familiers.»

Guru compte actuellement sur une équipe d'environ 15 personnes pour vendre les produits Guru aux New-Yorkais. La PME de 30 employés, fondée en 1999 par «quatre chums de l'école secondaire», a des concurrents de taille, à commencer par Coca-Cola et Pepsi qui investissent le créneau des boissons énergétiques avec leurs produits Full Throttle et AMP.

Guru compte se battre «sur le terrain», en étant visible dans les événements et en distribuant ses produits dans la rue.

«Des gens comme Coca-Cola ont des capacités de déploiement pratiquement imbattables, dit Normand Turgeon, de HEC Montréal. Ils vont envahir -peut-être pas sur l'aspect promotion, mais sur l'aspect distribution. Guru va plutôt faire de la guérilla. S'emparer de parts de marché pour lesquelles Coca-Cola pourrait décider de ne pas réagir.»