Patrick Walsh en avait marre du service de Bell Canada. Et des factures salées qu'il recevait tous les mois. Il y a deux ans, l'Ontarien a dit adieu à l'ancien monopole et s'est tourné vers la téléphonie internet.

Patrick Walsh en avait marre du service de Bell Canada. Et des factures salées qu'il recevait tous les mois. Il y a deux ans, l'Ontarien a dit adieu à l'ancien monopole et s'est tourné vers la téléphonie internet.

«C'était vraiment beaucoup moins cher: je paie 19,99$ par mois et je peux appeler partout en Amérique du Nord, c'est 15$ à 20$ de moins qu'auparavant», dit le jeune travailleur autonome.

Les Canadiens ont été très nombreux à suivre l'exemple de Patrick Walsh, confirme un rapport publié hier par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). Selon l'enquête, la part de marché des nouveaux acteurs de la téléphonie locale - comme Vonage, Shaw et Vidéotron - a doublé entre 2005 et 2006, passant de 7,6% à 14,2%.

«La concurrence s'est accrue au point d'accélérer la déréglementation de certains marchés, ce qui sera à l'avantage des consommateurs», a déclaré le président du CRTC, Konrad von Finckenstein, dans un communiqué.

Le CRTC a fait un premier pas historique il y a deux jours en ouvrant à la concurrence complète plusieurs villes des Maritimes et l'Alberta.

Bell, Telus et les autres ex-monopoles misent sur cette nouvelle flexibilité (entendre: l'absence de restrictions réglementaires) pour affronter les bas prix de leurs concurrents du câble. Car c'est vraiment sur le terrain des tarifs que la bataille se joue depuis 2005, comme en témoigne l'étude du CRTC.

Ainsi, même si le nombre total de lignes a grimpé de 0,4% entre 2005 et 2006, les revenus totaux tirés de la téléphonie résidentielle ont fondu de 2,7%, à 4,95 milliards de dollars. L'abonné paie donc en moyenne moins cher pour sa ligne à tous les mois.

C'est en Nouvelle-Écosse que les anciens monopoles ont perdu le plus de plumes. Dans cette province, l'an dernier, 78,9% des citoyens faisaient affaire avec un fournisseur de téléphonie par câble ou par internet.

Au Québec, la part de marché de Bell Canada a fondu de 90,9% à 84,6% entre 2005 et 2006, révèle le rapport. Le câblodistributeur Vidéotron vient de dépasser la barre des 500 000 abonnés à son service de téléphonie à bas prix.

En tout, quelque 1,8 million de Canadiens ont abandonné les ex-monopoles depuis 2005.

Le sans-fil hausse

Si la téléphonie résidentielle est de moins en moins payante pour l'industrie des télécoms, le sans-fil, lui, est plus lucratif que jamais. Les revenus provenant de ce secteur ont augmenté de 15% l'an dernier, à 12,7 milliards, selon les données du CRTC.

Le sans-fil a compté pour 35% du chiffre d'affaires des fournisseurs, un bond considérable par rapport à 2005, où il avait généré 23% des revenus.

D'ailleurs, pour la première fois de l'histoire canadienne, les services de «nouvelle génération» (comme le sans-fil et l'internet haute vitesse) ont compté pour 50% des revenus des entreprises de télécoms l'an dernier, en hausse de 5% par rapport à 2005.

Au total, les recettes totales de l'industrie des télécommunications ont grimpé de 4,5% en 2006, pour atteindre 36,1 milliards, souligne le rapport du CRTC.