Les employés du Journal de Québec mis en lock-out et les pressiers qui ont déclenché la grève immédiatement après, distribuent ce mardi matin leur propre journal, une publication gratuite intitulée Média Matin Québec.

Les employés du Journal de Québec mis en lock-out et les pressiers qui ont déclenché la grève immédiatement après, distribuent ce mardi matin leur propre journal, une publication gratuite intitulée Média Matin Québec.

Le tout premier numéro, qui a été produit à Québec à 40 000 exemplaires, propose 24 pages de nouvelles imprimées sur des pages contenant des photographies en couleur.

Son éditeur est l'Union des syndicats du Journal de Québec, avec à sa tête Denis Bolduc, porte-parole des employés mis en lock-out par la direction de Quebecor Media.

Une seule publicité a été mise en page, mardi, celle du syndicat canadien de la Fonction publique. Pour sa part, l'homme d'affaires Jacques Tanguay, un important annonceur pour Le Soleil et le Journal de Québec, pourrait renoncer à placer des publicités dans le quotidien de Quebecor si le lock-out et la grève continuent.

Lors d'un entretien au Soleil, M. Tanguay a souligné que sa publicité cherchait à apporter de la notoriété à son entreprise et qu'il lui était surtout important d'éviter la controverse, ce qui est difficile lorsqu'éclate un conflit de travail, à son avis.

Entre-temps, le Journal de Québec, qui est imprimé et mis en page ailleurs qu'à Québec, est réalisé par des employés cadres. Il est lui aussi distribué.

M. Bolduc, entouré de quelques-uns des journalistes de Média Matin Québec, préciseront leurs intentions lors d'une conférence de presse, mardi matin, à 10h30, à Québec. Ils promettent de publier leur journal du lundi au vendredi; il est imprimé par Les Presses du Fleuve, à Montmagny.

Entre-temps, un grief a été déposé à la direction du Journal de Montréal. Le Syndicat des journalistes mis en lock-out à Québec entend faire appel à un arbitre, affirmant que la convention collective stipule que l'employeur ne peut demander à un salarié d'effectuer un travail qui sera acheminé à une entreprise de Quebecor qui exerce la même fonction et qui est en grève ou en lock-out.

La présidente du syndicat du quotidien montréalais, Chantale Léveillée, signale que les journalistes songent à refuser de signer leurs textes. Cette éventualité sera discutée en assemblée générale spéciale, mercredi.

Pour leur part, les ex-politiciens Lise Payette, Joseph Facal et Sheila Copps, qui signent des chroniques dans le Journal de Québec, sont mal à l'aise avec le conflit de travail qui vient d'éclater. Les deux premiers se demandent s'ils continueront d'y travailler; ils se donnent quelques autres heures de réflexion.

Seule Mme Copps a affirmé au journal Le Soleil qu'elle poursuivra sa collaboration, voulant respecter son contrat avec le Journal de Montréal qui, rappelle-t-elle, fait la distribution des chroniques que reprend le Journal de Québec.

Quant au chroniqueur Richard Martineau, il explique en entrevue à La Presse ne pas connaître les enjeux du conflit.