Un agent secret du FBI, de l'argent liquide glissé dans un paquet de gâteaux: le procès de l'employée de Coca-Cola accusée d'avoir tenté de vendre des secrets de fabrications à Pepsico s'est ouvert hier à Atlanta (Géorgie), sur un récit rocambolesque du parquet.

Un agent secret du FBI, de l'argent liquide glissé dans un paquet de gâteaux: le procès de l'employée de Coca-Cola accusée d'avoir tenté de vendre des secrets de fabrications à Pepsico s'est ouvert hier à Atlanta (Géorgie), sur un récit rocambolesque du parquet.

Un procureur a décrit, à l'ouverture des débats qui doivent durer 15 jours, comment un agent du FBI, se faisant passer pour un intermédiaire de Pepsi, a remis 30 000 $ US en liquide à deux complices de l'accusée, dans une boîte de biscuits vendue au profit des jeunes filles scouts.

Une ancienne responsable de Coca-Cola, Joya Williams, et deux complices présumés, Ibrahim Dimson et Edmund Duhaney, ont été arrêtés à la fin de juin, soupçonnés d'avoir dérobé et ensuite tenté de vendre des documents contenant des informations secrètes de fabrication et commerciales de Coca-Cola à son principal concurrent, PepsiCo.

Ils sont passibles d'un maximum de 10 ans de prison et d'une amende pouvant s'élever jusqu'à 250 000 $ US s'ils sont reconnus coupables.

«Dans cette affaire, il est question de convoitise et de faible jugement», a expliqué Randy Chartash, assistant du procureur du tribunal du 4e district, devant 14 jurés. Le procès doit durer deux semaines.

MM. Dimson et Duhaney ont plaidé coupable et reconnu avoir comploté avec Joya Williams, pour voler ces documents et pour tenter de les vendre. Joya Williams a plaidé non coupable.

Les trois personnes ont été arrêtées après que Pepsico eut informé son rival d'une lettre signée «Dirk» qui proposait, en mai 2006, «des informations confidentielles et très détaillées».

Des enregistrements téléphoniques et une enquête ont conclu que Mme Williams était la source présumée de l'information. La lettre adressée à Pepsi et récupérée par le FBI réclamait 10 000 $US en échange d'informations confidentielles: «Je peux vous fournir des produits et le packaging de certains produits que personne n'a encore vu à l'exception de cinq hauts responsables» de Coca-Cola, était-il écrit dans cette missive.

Un agent du FBI se faisant passer pour une personne intéressée par l'information a alors rencontré Dimson et lui a donné 30 000 $ US et promis 45 000 autres en échange de documents classés «hautement confidentiel» et d'un échantillon d'un produit liquide.

Le 27 juin, l'agent du FBI a alors proposé 1,5 million US pour récupérer la totalité des documents, le même jour Duhaney et Dimson ont ouvert un compte bancaire et se sont faits arrêter quelques heures plus tard.

Janice Singer, avocate de Joya Williams, a expliqué que sa cliente avait été trompée par les deux autres individus, des repris de justice.

Si sa cliente a emporté chez elle des documents appartenant à Coca-Cola, c'était simplement pour en faire des copies dans le but de prouver qu'elle faisait bien son travail, a-t-elle dit. Car son employeur l'accusait à l'époque de faible productivité, a-t-elle expliqué.

M. Dimson, qui habitait dans le même appartement que Joya Williams, en aurait alors profité pour lui dérober ses documents.

Mais Randy Chartash a indiqué pour l'accusation que l'autre complice présumé, Edmund Duhaney, allait témoigner que Joya Williams lui a explicitement demandé de vendre les documents.