Une OPA sur la Société Générale ou BNP Paribas reste possible malgré leur envolée boursière pour un géant comme Citigroup, qui selon des rumeurs récurrentes s'intéresse aux deux banques françaises, mais elle serait coûteuse et risquée.

Une OPA sur la Société Générale ou BNP Paribas reste possible malgré leur envolée boursière pour un géant comme Citigroup, qui selon des rumeurs récurrentes s'intéresse aux deux banques françaises, mais elle serait coûteuse et risquée.

Les groupes de la taille de Citigroup, Bank of America, ou HSBC "ont une force de frappe de plus de 100 milliards de dollars", estime Olivier Pastré, professeur à l'université Paris VIII et coordinateur d'un rapport sur le secteur bancaire.

Cela leur permet théoriquement d'avaler des banques comme BNP Paribas (82 mds EUR de valorisation boursière) ou Société Générale (environ 58 mds EUR), cotées et au capital très éclaté, à l'inverse des banques mutualistes.

"Une OPA est toujours possible, si on y met le prix. On a l'exemple de l'OPA hostile de Mittal sur Arcelor", souligne Hugues Doumenc, analyste de Fideuram Wargny.

Charles Prince, PDG de Citigroup, a admis lundi dans le Financial Times que son groupe cherchait à faire des acquisitions, même si le numéro un mondial ne se cantonne pas à l'Europe.

Quelques jours plus tôt, le quotidien La Tribune avait relancé les rumeurs d'un intérêt de Citigroup sur la Société Générale et BNP Paribas, qui aurait mandaté un cabinet d'avocat pour étudier une possible offensive sur les deux banques ainsi que sur la britannique Barclays et l'espagnole BBVA. Le nom de la Commerzbank en Allemagne circule aussi.

BNP Paribas et Société Générale, dont les titres boursiers flirtent avec leurs sommets historiques (respectivement à 88,25 EUR et 133,10 EUR vendredi à 17H00), refusent de commenter et répètent à l'envi que leurs résultats et leurs bonnes performances boursières sont leur meilleure défense.

Bernard de Longevialle, analyste crédit chez Standard and Poor's, juge toutefois que la probabilité d'une offensive sur les deux banques françaises est "faible, voire très faible".

Elles sont aujourd'hui rentables, ne sont plus sous-évaluées en Bourse, et une grande partie de leur valeur réside dans leur équipe de banquiers d'investissements, qui pourraient facilement passer chez la concurrence en cas de fusion mal vécue.

"C'est un métier de matière grise. Est-ce que ça vaut la peine de racheter une banque rentable avec une capacité d'amélioration limitée et le risque que ça se passe mal?", demande-t-il.

"Les OPA n'ont de sens que si ça crée de la valeur. Si on commence à payer cher une banque, c'est qu'on s'attend à ce qu'elle puisse faire mieux en termes de résultats", renchérit Hugues Doumenc.

BNL, HVB et Abbey National, rachetées respectivement par BNP Paribas, Unicredit et Santander Central Hispano, "avaient elles de vrais problèmes" de gestion, remarque M. de Longevialle.

En outre, les analystes répètent à l'unisson qu'il serait logique que les banques américaines qui veulent faire des acquisitions en Europe visent d'abord les britanniques comme la Barclays, d'une même culture anglo-saxone.

HSBC, déjà implanté en France à travers le réseau du CCF, serait en revanche plus susceptible de cibler une banque française, souligne M. Doumenc.

Il ajoute qu'une OPA hostile, si elle se produisait, "déclencherait la recherche de chevalier blanc et accélèrerait la consolidation européenne".

Une consolidation que M. de Longevialle juge inévitable "à horizon de trois quatre ans" pour donner aux grandes banques européennes "la flexibilité financière pour se développer".

Fortis, "qui a des résultats superbes mais est un peu cantonnée sur son marché", pourrait notamment à terme rechercher un partenaire, avance-t-il. Dexia a aussi rappelé qu'elle était favorable à "des opérations de croissance externe".

SOCIETE GENERALE

BNP PARIBAS

CITIGROUP

DUPONT

BANK OF AMERICA

HSBC

MITTAL STEEL

ARCELOR

BBVA - BANCO BILBAO VIZCAYA-ARGENTARIA

COMMERZBANK

BNL - BANCA NAZIONALE DEL LAVORO

UNICREDITO ITALIANO

SCH

FORTIS

DEXIA

ved/ros/ale