Accusant Air Canada (T.AC.A) et Jazz Air (T.JAZ.UN) de manoeuvrer illégalement à ses dépens, leur concurrente Porter Airlines demande une injonction contre elles en justice et leur réclame 850 M$.

Accusant Air Canada [[|ticker sym='T.AC.A'|]] et Jazz Air [[|ticker sym='T.JAZ.UN'|]] de manoeuvrer illégalement à ses dépens, leur concurrente Porter Airlines demande une injonction contre elles en justice et leur réclame 850 M$.

En effet, le transporteur torontois s'adresse à la Cour supérieure ontarienne et demande une injonction permanente pour que les deux plus grandes lignes aériennes mettent fin à leurs relations d'affaires.

Porter estime qu'Air Canada et Jazz violent la Loi sur la concurrence à deux niveaux.

D'abord, les deux compagnies auraient conclu une entente afin de coordonner leurs activités, ce qui leur permettrait d'établir les tarifs aériens, d'éviter de se concurrencer et de contrôler davantage le marché au détriment de Porter Airlines.

En deuxième lieu, Air Canada et Jazz Air exigeraient que les plus importants utilisateurs de services de voyage au pays signent des contrats exclusifs portant sur des rabais à condition qu'un pourcentage minimal des activités leur revienne.

«Malgré qu'ACE Aviation ait réduit sa participation dans Jazz Air à environ 20,1%, les deux lignes aériennes continuent de coordonner leurs activités d'une manière que nous jugeons anticoncurrentielle», déclare Robert Deluce, PDG de Porter Airlines.

«Porter a l'intention de poursuivre activement les procédures jusqu'à leur aboutissement, ajoute-t-il, afin de faire en sorte que la concurrence au Canada demeure juste et équitable, non seulement pour Porter, mais pour les autres nouvelles lignes aériennes accédant à ce marché.»

Une contestation vigoureuse

Air Canada et Jazz ont réagi en début d'après-midi par voie de communiqué.

Air Canada a affirmé que la charge «frivole et sans fondement, sera contestée avec véhémence. Il est à noter que la relation entre Air Canada et Jazz Air est semblable à celle qui existe entre d'autres transporteurs en exploitation principale et transporteurs régionaux en Amérique du Nord.»

La compagnie montréalaise précise qu'un achat de capacité entre elle et Jazz est entrée en vigueur en septembre 2004, bien avant le lancement de Porter en octobre 2006.

De son côté, Jazz Air «maintient que les allégations publiées aujourd'hui dans un communiqué par Porter Airlines sont dénuées de tout fondement et seront contestées vigoureusement devant les tribunaux.»

«Jazz, ajoute la compagnie, tente toujours d'obtenir un accès juste et équitable à l'Aéroport du centre-ville de Toronto. Porter Airlines continue de soulever des allégations sans fondement contre Jazz afin d'éviter toute concurrence à l'Aéroport du centre-ville de Toronto.»

Rappelons que l'administration portuaire torontois réserve un usage presque exclusif de l'emplacement central à Porter, ce qui irrite Jazz et a été porté devant la Cour fédérale.

D'ailleurs, le rejeton régional d'ACE Aviation estime que «l'entente commerciale de Jazz avec Air Canada est une pratique courante dans l'industrie entre les transporteurs régionaux et les transporteurs en exploitation principale en Amérique du Nord. Jazz exploite des vols au nom d'Air Canada.»