Pendant une décennie, la province voisine, l'Alberta, a embauché des travailleurs de la Saskatchewan pour occuper des postes dans son industrie de l'énergie en plein essor.

Pendant une décennie, la province voisine, l'Alberta, a embauché des travailleurs de la Saskatchewan pour occuper des postes dans son industrie de l'énergie en plein essor.

Aujourd'hui que la Saskatchewan connaît elle-même un boom économique, cette province de l'Ouest n'a pas suffisamment de personnel pour les emplois disponibles dans les mines et l'énergie.

Ainsi, le premier ministre de la Saskatchewan, Lorne Calvert, poursuit une mission pour renverser la vapeur. Il consacre notamment six millions de dollars à une campagne destinée à séduire les travailleurs en Alberta et dans d'autres provinces en vantant la qualité de vie dans sa province et les coûts de logement moins élevés.

«Si vous étiez en Saskatchewan maintenant, vous seriez déjà rendus à la maison!» proclame une publicité radio diffusée après les bulletins de circulation à Calgary. M. Calvert a fait placarder des publicités le long des voies publiques pour indiquer aux conducteurs que la Saskatchewan offre «plus de vie et moins de stress».

L'initiative rapporte des dividendes. Au quatrième trimestre de 2006, lorsque la campagne a commencé, davantage de personnes ont déménagé en Saskatchewan depuis l'Alberta que vice versa, ce qui constituait une première en une décennie. La tendance s'est poursuivie au premier trimestre de 2007.

Michael Gutek, 30 ans, est un de ceux qui sont revenus dans leur province d'origine. Il y a un an, lui-même et sa famille ont quitté Red Deer, en Alberta, pour venir s'établir à Cut Knife, un village de 530 habitants.

«En Alberta, on a l'impression d'être toujours à la course, on travaille comme des malades et on ne va nulle part», lance M. Gutek, un enseignant qui a grandi en Saskatchewan. «Ici, on n'a pas à courir tout le temps, on vit tout simplement sa vie», ajoute-t-il.

Brigette Jobin, 29 ans, a aussi fait de même. Cette reporter du Prince Albert Daily Herald a quitté Calgary il y a trois ans pour revenir dans sa province natale. Elle précise que son loyer lui coûte deux fois moins cher que ce qu'elle payait pour un appartement semblable à Calgary. Et elle apprécie la tranquillité de Prince Albert, où vivent 34 000 personnes.

«Je vis encore dans une ville, mais ça ne me prend pas une éternité pour me déplacer», raconte madame Jobin, dont le travail se trouve à seulement dix minutes en voiture de chez elle.

«Ici, pas de cas de rage au volant et de bouchons de circulation comme on en connaît dans les plus grosses villes», dit-elle.

La Saskatchewan, dont le taux de chômage de 4,4% avoisine celui de l'Alberta, à 3,8%, a besoin de travailleurs pour soutenir son économie alimentée par les mines, la potasse et l'énergie.

Uranium et engrais

C'est dans cette province qu'on trouve Cameco, premier producteur d'uranium au monde, et Potash, plus grand fabricant d'engrais.

Des compagnies telles que Canadian Natural Resources, de Calgary, procèdent à des forages en Saskatchewan en quête de pétrole et de gaz naturel.

La Saskatchewan, une province où vivent un million de personnes, partage une frontière avec les États américains du Montana et du Dakota du Nord.

Un site Web qui fait la promotion des emplois disponibles en Saskatchewan indique qu'il y a près de 8000 postes à combler dans la province, des emplois tels que commis, soudeurs, chauffeurs, peintres, ingénieurs, techniciens, géologues et serveurs.

Pour leur part, la moitié des manufacturiers de la Saskatchewan soutiennent qu'ils envisagent des réductions de production en raison d'une pénurie de main-d'oeuvre. C'est une proportion plus élevée que dans toute autre province canadienne.

La Banque Royale prévoit que l'économie de la Saskatchewan croîtra de 4% cette année et de 3,6% en 2008.