Les marchés nord-américains ont de nouveau connu une dure journée vendredi, clôturant en forte baisse après avoir tergiversé une partie de la séance, malgré des données économiques positives.

Les marchés nord-américains ont de nouveau connu une dure journée vendredi, clôturant en forte baisse après avoir tergiversé une partie de la séance, malgré des données économiques positives.

À la Bourse de Toronto, le S&P/TSX est tombé de 96,07 points, à 13 748,53.

L'indice a ouvert en baisse, avant de rebondir d'environ 100 points puis de s'affaisser.

Dans trois autres séances cette semaine, il a cédé plus de 100 points. Le marché craint beaucoup un resserrement du crédit, qui freinerait l'activité boursière de fusions et acquisitions.

Le 19 juillet dernier, le S&P/TSX était pourtant en hausse de 13 % par rapport au début de l'année.

Aux États-Unis, à Wall Street, le Dow Jones a plongé de 208,10 points, à 13 265,47 malgré un bilan positif du département du Commerce sur l'activité économique. Jeudi, le Dow était tombé de 311 points. Il termine sa pire semaine en plus de quatre ans.

La croissance du PIB national s'est établie à 3,4 % en écart annuel pour le trimestre clos le 30 juin, soit un peu mieux que le pronostic. Il s'agit aussi de la croissance la plus vigoureuse enregistrée depuis le premier trimestre 2006.

Le Nasdaq a régressé de 37 points ou 1,4 % à 2 562,2 et le S&P 500 de 24 points ou 1,6 % à 1459.

Le dollar canadien a poursuivi sa chute, perdant 0,73 cent à 94,18 $ US au lendemain de sa dégringolade de 1,18 cent US, la plus forte en un jour depuis le début de 2006.

«Les chiffres (publiés vendredi) ont été bons, mais le marché a pris un grand coup hier (jeudi) et cela va lui demander du temps pour se remettre», a expliqué Peter Cardillo, analyste d'Avalon Partners.

Selon Al Goldman, analyste d'AG Edwards, la Bourse a vécu jeudi «un mouvement de panique classique». «La panique et la peur étaient telles qu'elles étaient presque palpables», a raconté l'analyste.

Mais les problèmes évoqués pour expliquer ce mouvement «sont tous des vieux problèmes»: les problèmes du crédit, les hypothèques à haut risque, les quelques déceptions sur des résultats, les prix du pétrole. «Le marché se débat avec ces problèmes depuis cinq mois», a jugé M. Goldman.

Les investisseurs craignent que les difficultés du marché immobilier aux États-Unis et la crise du secteur des prêts hypothécaires à risque ne finissent par se répercuter à tout le secteur financier. Les entreprises et institutions bancaires auraient dès lors plus de peine à se financer ce qui pèserait sur la croissance de l'économie américaine.

D'après Frederic Dickson, de DA Davidson & Co, «le message lancé par le marché hier (jeudi) est que les investisseurs mondiaux ont réduit leur tolérance au risque».

Si ces mouvements de panique boursière «sont généralement suivis par un petit réflexe à la hausse le jour suivant», «le choc subi par le marché hier semble avoir été plus sérieux, vu le volume record d'échanges, et durera probablement plus longtemps», a avancé M. Dickson. Il a souligné que la peur «est toujours une des forces en jeu à Wall Street (...) qu'elle soit justifiée ou non».

L'Asie chute aussi

Les reculs nord-américains ont effrayé les marchés asiatiques, qui ont suivi leur exemple vendredi: la Bourse de Tokyo a régressé de 2,4 % et plusieurs autres Bourses du continent asiatique ont cédé plus de 3 %.

Les marchés européens ont aussi reculé, dans une moindre mesure: les marchés de Londres, de Francfort et de Paris ont perdu respectivement 0,6 %, 0,8 % et 0,6 %.