Hydro-Québec s'est trouvé un allié dans le litige qui l'oppose au courtier américain DC Energy.

Hydro-Québec s'est trouvé un allié dans le litige qui l'oppose au courtier américain DC Energy.

Selon le New York Independent System Operator (NYISO), Hydro n'a pas manipulé le marché de façon frauduleuse et DC Energy n'a qu'elle-même à blâmer pour les pertes financières qu'elle subit.

Le courtier DC Energy a déposé une plainte en juin où il accuse Hydro-Québec de manipuler le marché dans l'État de New York pour y éliminer la concurrence.

Le courtier américain soutient qu'Hydro utilise un stratagème basé sur des instruments financiers appelés «droits de congestion» pour contrôler les prix à son avantage, ce qui aurait fait perdre 2 M$ US à DC Energy entre le 1er mai et le 9 juin seulement.

La plainte a été déposée à la Federal Energy Regulatory Commission (FERC), une agence fédérale américaine. Le NYISO, l'organisme chargé de gérer le réseau électrique de New York, vient de faire parvenir un document à la FERC où il affirme qu'à son avis, Hydro n'a violé aucune règle.

En fait, selon le NYISO, c'est plutôt DC Energy qui a mal joué ses cartes en achetant des instruments financiers qui se retournent aujourd'hui contre elle.

«DC Energy demande à la commission d'excuser une décision d'affaires risquée qu'elle a prise et qui n'a pas tourné à son avantage», écrit le NYISO.

Le NYISO réfute égaleLe NYISO réfute également les affirmations de DC Energy comme quoi les manoeuvres d'Hydro-Québec font augmenter la facture des consommateurs américains.

«La vente par Hydro-Québec de quantités significatives d'énergie (...) réduit le prix de gros de l'énergie à New York», écrit l'organisme.

Hydro-Québec, dont la réponse à la FERC devrait être rendue publique sous peu, n'a pas voulu commenter l'appui du NYISO. Mais selon l'analyste en énergie Jean-François Blain, le NYISO n'avait a priori aucun intérêt à prendre parti pour Hydro-Québec.

«Au contraire. Le NYISO se discréditerait auprès de tous les fournisseurs, distributeurs et courtiers de sa zone de juridiction s'il démontrait un parti pris indu, surtout à l'égard d'un fournisseur outre-frontière», dit-il.

M. Blain est aussi d'avis qu'Hydro-Québec n'a commis aucune opération illégale. Sauf qu'il croit que la requête de DC Energy pourrait ouvrir les yeux de la FERC... et l'inciter à changer les règles du jeu.

«a FERC pourrait conclure que même s'il n'y a pas eu violation, le type de position dominante qu'occupe Hydro-Québec par rapport à la circulation d'énergie de gros dans l'État de New York lui confère une position d'influence excessive sur le marché» dit l'analyste, soulignant que l'agence a le pouvoir d'imposer de nouvelles règles.

Un changement qui pourrait faire mal à Hydro-Québec, qui cherche à augmenter ses exportations d'électricité vers le nord-est américain au cours des prochaines années.

Notons que les commentaires du NYISO, qui devaient parvenir à la FERC avant lundi, 17h, sont arrivés à 17h01 ... et 50 secondes. Le NYISO a imploré hier de tout de même en tenir compte, arguant «qu'aucun parti ne peut raisonnablement prétendre avoir subi des dommages pour une minute et 50 secondes»