Couronné de succès partout où il trimbale ses 900 saltimbanques, le Cirque du Soleil devrait voir son chiffre d'affaires franchir le cap du milliard de dollars US d'ici au maximum trois ans, soit en 2010.

Couronné de succès partout où il trimbale ses 900 saltimbanques, le Cirque du Soleil devrait voir son chiffre d'affaires franchir le cap du milliard de dollars US d'ici au maximum trois ans, soit en 2010.

De l'entrevue accordée à La Presse par Daniel Lamarre, le numéro deux de l'empire du cirque, il ressort également que les nouveaux projets prévus au fil des prochaines années permettront au cirque montréalais d'enregistrer une croissance annuelle d'au moins 15 à 20%.

Chapeau donc au visionnaire Guy Laliberté, le fondateur du Cirque du Soleil. Le petit cracheur de feu, échassier et accordéoniste d'il y a 25 ans... vient d'ailleurs d'être proclamé «Entrepreneur mondial de l'année», devenant ainsi le premier Canadien de l'histoire à remporter ce prestigieux prix mondial patronné par la firme Ernst & Young.

Sous l'emprise de Guy Laliberté, le plus célèbre amuseur public du monde, on retrouve aujourd'hui un empire du divertissement qui compte 3500 employés, parmi lesquels 40 nationalités et 25 langues différentes sont représentées.

Quinze spectacles à grand déploiement sont présentés cette année aux quatre coins de la planète. Cela explique pourquoi, à longueur d'année, quelque 200 employés se retrouvent chaque jour dans les airs... entre deux aéroports.

Le chiffre d'affaires du cirque va dépasser cette année la barre des 700 M$ US.

Depuis 2001, c'est l'ancien président de TVA, Daniel Lamarre, qui fait marcher au quotidien le Cirque du Soleil, dont le siège social international a pignon sur la deuxième avenue, dans le nord de Montréal.

Dans une entreprise aux projets aussi flyés et risqués, M. Lamarre est l'équilibriste de la finance dont les tours d'adresse consistent à assurer la pérennité et la rentabilité à long terme de la multinationale tout en restant à la fine pointe de la créativité et de l'innovation dans le merveilleux monde du show-business.

Prendre des risques, ajoute-t-il, fait partie intégrante du Cirque du Soleil. Ça garde en santé et sur le qui-vive les artisans du Cirque.

Le président et chef de la direction, Daniel Lamarre, aime d'ailleurs rappeler à ses employés que dans le terme show-business, il y a le mot show. «Si on ne fait pas un bon show, il n'y a plus de business.»

Au Cirque du Soleil, on ne lésine pas sur les moyens financiers. Ça se voit à l'oeil nu. La qualité prime sur tout le reste. Voilà pourquoi le Cirque bénéficie à l'échelle internationale d'une image de marque de haut calibre, voire l'une des mieux cotées au monde.

Les débuts du Cirque du Soleil remontent en 1984 alors que Guy Laliberté, son ex-associé Daniel Gauthier et le créateur Gilles Ste-Croix organisent un spectacle au concept innovateur dans le cadre des célébrations du 450e anniversaire de la découverte du Canada par Jacques Cartier, à Québec.

En 23 ans de spectacles, le Cirque du Soleil a réussi le tour de force d'attirer 60 millions de spectateurs, dans une centaine de villes à travers la planète.

Des 15 spectacles que le Cirque présente cette année, sept ont lieu dans des théâtres fixes, six dans des tournées mondiales et deux dans le cadre d'une tournée nord-américaine d'arénas.

Pourquoi le Cirque du Soleil n'a-t-il pas organisé jusqu'à présent de spectacles permanents dans aucune des grandes villes canadiennes, de Montréal à Vancouver, en passant par Toronto? Réponse de Daniel Lamarre: parce qu'il n'y a carrément pas de marché pour rentabiliser pareil spectacle au Canada.

Que tous les défenseurs du fameux projet de spectacle permanent Cirque du Soleil - Casino de Montréal se le tiennent pour dit.