Alors que Bombardier Aéronautique doit mettre des employés à pied en raison d'un carnet de commandes un peu mince en aviation régionale, une autre société montréalaise spécialisée dans l'aéronautique, CMC Electronique est en mode embauche.

Alors que Bombardier Aéronautique doit mettre des employés à pied en raison d'un carnet de commandes un peu mince en aviation régionale, une autre société montréalaise spécialisée dans l'aéronautique, CMC Electronique est en mode embauche.

L'entreprise, qui fabrique notamment des antennes satellite, des systèmes de vision améliorée pour les pilotes, des systèmes de positionnement et des ordinateurs de bord, se tourne maintenant vers un nouveau marché, l'intégration des divers systèmes électroniques dans les postes de pilotage.

CMC (l'ancienne Canadian Marconi) a embauché un peu plus d'une soixantaine de personnes au cours des derniers mois. Elle devrait en embaucher tout autant au cours des prochains.

" Ce n'est pas suffisant de recruter des gens, il faut encore les former ", a déclaré le président-directeur général de CMC, Jean-Pierre Mortreux, en conférence de presse hier, en annonçant un investissement de 3,8 millions de dollars dans la formation.

Emploi-Québec versera une fraction de cette somme, soit un peu plus de 745 000 $. CMC, une société à capital fermé détenue par Onex et d'autres partenaires financiers, fournira le reste.

M. Mortreux a affirmé que même sans aide gouvernementale, CMC aurait investi une forte somme en formation. Il a toutefois indiqué que l'aide gouvernementale lui permettra d'aller plus loin et d'établir des programmes particuliers à l'intégration de postes de pilotages.

" L'année dernière, Raytheon nous a choisis pour effectuer l'intégration des systèmes électroniques dans les cabines de pilotage de ses avions d'entraînement, soit un marché potentiel de 1000 appareils ", a noté M. Mortreux.

Or, le grand avantage des avions d'entraînement, c'est qu'ils comportent deux cabines de pilotages, une pour l'élève, l'autre pour l'instructeur.

" C'est donc un potentiel de 2000 cabines ", a souligné M. Mortreux.

Or, le recrutement de nouveaux employés n'est pas nécessairement chose facile.

" Il y a cinq ans, quand la crise a frappé l'aéronautique, beaucoup d'étudiants ont décidé de ne pas aller en aéronautique, a déclaré le PDG de CMC. Nous manquons maintenant de main-d'oeuvre parce que l'aéronautique est un secteur en pleine expansion. Même si parfois, nous ne nous en rendons pas compte. "

Il y a quelques semaines, Bombardier Aéronautique a dû annoncer un ralentissement de la cadence de production de ses biréacteurs régionaux, ce qui entraînera 1130 mises à pied, dont 485 dans la région montréalaise.

" Malheureusement, quand notre porte-étendard Bombardier annonce un ralentissement, dans l'opinion publique, on ne retient que ce ralentissement, a déploré la ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Michelle Courchesne, au cours de la conférence de presse hier. C'est cependant une industrie en croissance dans le monde. Il faut continuer à dire à nos jeunes que c'est un métier d'avenir. "

À l'heure actuelle, CMC Electronique compte plus de 1100 employés, dont environ 765 à Montréal. L'entreprise entend établir dans la métropole québécoise son centre d'expertise en intégration de composantes de postes de pilotage.

Ce travail d'intégration est particulièrement complexe. Il faut comprendre les différents systèmes pour pouvoir les arrimer les uns aux autres.

CMC est en voie d'investir 46 millions dans ses installations montréalaises, soit 22 millions en recherche et développement, 20,6 millions dans la modernisation de ses équipements et l'achat de logiciels, en plus des 3,8 millions en formation détaillés hier.

Investissement Québec avait annoncé en juillet dernier le versement d'une subvention de 2,5 millions à CMC pour la modernisation et l'achat de logiciels.