Ambrilia Biopharma, de l'Île-des-Soeurs, vient de conclure une entente de licence majeure avec le géant pharmaceutique Merck & Co, du New Jersey, qui doit lui rapporter des revenus d'environ 270 millions de dollars canadiens dans la lutte contre le sida.

Ambrilia Biopharma, de l'Île-des-Soeurs, vient de conclure une entente de licence majeure avec le géant pharmaceutique Merck & Co, du New Jersey, qui doit lui rapporter des revenus d'environ 270 millions de dollars canadiens dans la lutte contre le sida.

" C'est un coup de circuit qu'Ambrilia vient de frapper ", a lancé le président et chef de la direction, Hans J. Mäder. Une petite entreprise des biotechnologies a besoin " d'un home run pour continuer à progresser ", a-t-il ajouté.

" Merck est un pionnier dans le traitement contre le virus VIH/sida et je suis fier de cet accord avec une compagnie québécoise, a renchéri le directeur, Pierre MacNeil. Son impact économique sera considérable au Québec et dans le monde. "

" Le plus proche concurrent de notre PPL-100, objet de l'entente avec Merck, vient de dépasser le niveau de un milliard US de ventes. Pourtant, il faut prendre le Kaletra de Abbott jusqu'à deux fois par jour, malgré ses effets secondaires. Par contre, le sidéen n'aura besoin que d'un PPL-100 par jour et ne subira pas d'effet secondaire. Le potentiel du PPL-100 est très grand ", a expliqué Hans Mäder.

Il est difficile de dire combien coûtera le développement de ce médicament, a souligné Pierre MacNeil. " Toutefois, le coût moyen de développement d'un produit, du laboratoire à la mise en marché, s'élève de 800 millions à un milliard US ", a-t-il précisé.

Le développement final du PPL-100 ne se fera pas seulement à Montréal, par contre. " Je n'ai pas tous les détails, mais le PPL-100 profitera d'un programme mondial, réalisé en partie aux États-Unis et au Canada ", a déclaré Pierre McNeil.

La mise en marché est prévue pour 2010 ou 2011, selon Hans Mäder. Le PPL-100 ne pourra être copié pendant 12 ans, a par ailleurs souligné le président.

Autre gros contrat possible

Ambrilia pourrait gagner un autre gros lot l'an prochain. Le président a confirmé hier que la société vient de recevoir une offre d'une compagnie américaine pour son produit PCK3145 contre le cancer de la prostate.

Cette offre ne prévoit cependant que des revenus modestes en début de période parce que des études doivent être complétées. " Il faudra attendre leurs résultats du printemps prochain. S'ils sont concluants, Ambrilia frappera un autre coup de circuit. Sinon, Ambrilia arrêtera les frais. "

Par l'entente de licence exclusive d'hier, Ambrilia accorde à Merck les droits mondiaux sur le PPL-100 contre le sida qui prévoient un paiement initial de 17 millions US à la signature du contrat. Ambrilia doit en outre toucher jusqu'à 215 millions US au moment de l'atteinte d'objectifs cliniques, réglementaires et commerciaux. Après la mise en marché, Ambrilia recevra des redevances sur les ventes du PPL-100.

Le premier paiement d'étape, de trois millions US, dépend de la réussite de " l'étude de phase un à doses répétées ", dont les résultats seront dévoilés à la fin du mois prochain. Merck prendra en charge tous les frais de développement subséquents du PPL-100, a souligné Hans Mäder. Le président n'a pas encore en main les résultats préliminaires de l'étude de phase un réalisée par Anapharm.

L'entente avec Merck " assure à Ambrilia des flux monétaires continus et renforce considérablement sa situation financière. Ambrilia pourra consacrer ses énergies à d'autres produits ", a expliqué Hans Mäder. " Les partenariats sont essentiels entre les petites biotechs et les grandes pharmaceutiques, l'entente avec Merck le démontre ", a-t-il ajouté.

Le président a remercié les représentants du Conseil national de recherche du Canada et d'Investissement Québec, pour des prêts antérieurs à Ambrilia. Il a également salué le créateur du PPL-100, Brent Stranix, le directeur associé de la recherche qui a commencé à travailler sur le produit en 1999, à l'âge de 33 ans.

Le vice-président du développement des affaires d'Ambrilia, Daniel C. Böck, a de son côté réussi à vendre le PPL-100 après trois mois de négociations intensives avec cinq pharmaceutiques d'Europe et des États-Unis.

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