Québec accepte d'assouplir ses exigences envers l'industrie forestière, qui pourra ainsi épargner 50 M$ par année sur le coût du mètre cube de bois.

Québec accepte d'assouplir ses exigences envers l'industrie forestière, qui pourra ainsi épargner 50 M$ par année sur le coût du mètre cube de bois.

Pour arriver à ce résultat, le ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard, devra dans les prochains mois forcer la machine gouvernementale à donner du lest, notamment par des amendements législatifs qui iront dans le sens de diminuer les tracasseries administratives, les formulaires à remplir et autres mesures réputées alourdir le fardeau financier des entreprises forestières.

En pleine crise, l'industrie forestière québécoise pourra ainsi souffler un peu et atteindre son objectif, qui consistait à diminuer de 2 $ du mètre cube le coût de son approvisionnement en bois.

Le ministre Béchard, qui s'était engagé en ce sens en mai dernier, lors d'une allocution devant l'industrie, a rendu publiques ces décisions mardi, en conférence de presse, en compagnie du président du Conseil de l'industrie forestière (CIFQ), Guy Chevrette, qui s'est montré satisfait des mesures annoncées.

Les contribuables n'auront pas à payer la note, a tenu à préciser le ministre, puisque la réduction des coûts d'exploitation sera atteinte essentiellement grâce à diverses mesures internes d'allégement bureaucratique, relativement au transport, au mesurage de bois et aux inventaires, notamment.

Par ailleurs, certaines vérifications sur le terrain pourront être faites par Québec aux deux ans plutôt que chaque année.

«On a souvent des gens qui sont payés pour vérifier la même chose que d'autres font, alors ça, il faut diminuer ça», a déclaré le ministre Béchard, qui déposera un projet de loi à l'automne pour faire adopter ces mesures.

«On va arrêter de se vérifier entre nous autres et on va se faire juste un petit peu plus confiance», a-t-il ajouté, en faisant référence aux mêmes calculs faits par des ingénieurs forestiers du privé et du public.

«Si on va prendre du gravier à 20 endroits différents dans une unité d'aménagement, cela prend 20 permis. Paperasse, lourdeur administrative qui coûte des centaines et des milliers de dollars à l'industrie», a déploré pour sa part M. Chevrette, en accueillant avec «joie» les changements annoncés par Québec.

Jusqu'à maintenant, la crise qui frappe l'industrie forestière, particulièrement dans le secteur du bois de sciage, s'est soldée par la fermeture d'au moins 130 entreprises et la perte de quelque 12 000 emplois au Québec.

D'autres fermetures et de nouvelles pertes d'emplois sont inévitables, en raison du nécessaire processus de consolidation de l'industrie qui doit suivre son cours d'ici la fin de l'année, a rappelé le ministre, en disant que plus personne ne remettait en cause cette prémisse.

Compte tenu des forces du marché, il existe toujours au moins une scierie de trop sur cinq au Québec, a convenu de son côté M. Chevrette.