En matière de placement privé, Claude Lamoureux et Jim Leech connaissent le tabac. Teachers Private Capital est maintenant la plus importante firme de placement privé au Canada et la 20e au monde.

En matière de placement privé, Claude Lamoureux et Jim Leech connaissent le tabac. Teachers Private Capital est maintenant la plus importante firme de placement privé au Canada et la 20e au monde.

L'équipe de placement privé du Régime de retraite des enseignants de l'Ontario (RREO) compte une soixantaine de personnes. Son actif est de 20 milliards, si l'on inclut les 4 milliards requis pour l'acquisition de BCE (ce qui lui donne une part de 52%).

Teachers devance même la firme privée canadienne Onex, classée 33e au monde, selon le magazine Private Equity International. La Caisse de dépôt du Québec est aussi active dans le placement privé, mais ne figure pas dans le classement des 50 premières firmes mondiales.

«Les caisses de retraite canadienne sont à l'avant-garde. De beaucoup. Les deuxièmes sont les caisses de Hollande», dit Claude Lamoureux.

Le président du RREO (Teachers en anglais) estime que son organisation a été mieux servie en fondant elle-même sa division de capital-risque, en 1990, qu'en impartissant à des firmes privées.

De telles firmes ont des frais de gestion élevée. Blackstone, par exemple, a obtenu un rendement global de 32% sur ses investissements, mais ses frais équivalent à huit points de pourcentage, ce qui ramène le rendement net à 24%, fait valoir M. Lamoureux.

«Chez nous, l'équipe de Jim Leech a eu des rendements de plus de 25% depuis 14 ans. Nos rendements sont aussi bons que Blackstone, mais nos frais sont moindres et on contrôle mieux nos risques», dit-il.

Aujourd'hui, Teachers a environ 15% de son actif de 106 milliards dans le placement privé. L'entreprise peut investir à très long terme, parfois 10 à 20 ans, soit un horizon plus étendu que les firmes privées.

La forte présence dans le capital privé n'empêche pas Teachers d'avoir des normes élevées de gouvernance. Par exemple, la rémunération des dirigeants est étroitement liée au rendement.

Ceux qui réussissent empochent beaucoup d'argent, mais les autres font beaucoup moins que des dirigeants d'entreprises en Bourse qui auraient des rendements aussi faibles, dit-il.