Mario Hébert et Gilles Joanisse ont dû faire preuve de patience pour construire leur "Trappe".

Mario Hébert et Gilles Joanisse ont dû faire preuve de patience pour construire leur "Trappe".

Après des années d'efforts, les propriétaires de La Trappe à fromage ont finalement inauguré, hier, leur nouvelle succursale du secteur Hull, un investissement d'un million $ qui créera huit nouveaux emplois.

"Ç'a fait au moins trois ou quatre ans qu'on y pense, a dit M. Hébert, maître-fromager. Le problème que nous avons eu à Hull, c'est de trouver un terrain. On voulait être propriétaires de notre bâtisse. On calcule que 15 % de notre clientèle à Gatineau sont des gens du secteur Hull."

Les deux hommes d'affaires ont surmonté plusieurs obstacles, en commençant par la décontamination du terrain, une ancienne station-service Shell - un processus qui a pris deux ans. Ils ont aussi modifié leurs plans pour répondre aux divers critères de la Ville.

L'édifice de deux étages de 5000 pieds carrés, situé au 114 boulevard Saint-Raymond, offrira non seulement les huit fromages de la Trappe, mais 300 fromages au total, dont 200 du Québec. On y retrouve de la charcuterie fine, des plats cuisinés pour emporter et des bières de microbrasseries. L'édifice comprend une salle d'affinage qui sera utilisée bientôt pour le nouveau fromage à raclette de La Trappe.

Le deuxième étage est vide pour le moment, mais les propriétaires envisagent d'y aménager des salles pour des cinq à sept.

Produits de chez-nous

À 400 000 kg de fromage par année, la production de La Trappe est à son maximum, explique par ailleurs Mario Hébert. La Trappe à fromage utilise 4 millions de litres de lait par année, ce qui en fait le deuxième plus gros transformateur de lait de la région, après la laiterie Château de Buckingham, qui utilise 10 millions de litres.

Au moment où un comité tente de sauver de la fermeture la laiterie Château, Gilles Joanisse et Mario Hébert sont très conscients de l'importance d'encourager les produits locaux. Ils tiennent à ce que la laiterie demeure ouverte et ont investi 200 $ chacun pour faire partie de la coopérative qui tente de relancer la laiterie.

La Trappe n'achète pas son lait directement de Château, car les fromageries s'alimentent directement auprès de la Fédération des producteurs laitiers.

Quant à l'avenir, La Trappe veut se tourner vers les fromages fins. En plus de la raclette, La Trappe a aussi recommencé récemment la production de L'attrape-coeur, un fromage à croûte fleurie semblable à un brie. "On veut se retrouver dans des boutiques spécialisées du Québec", explique Gilles Joanisse.

La Trappe en chiffresFondée en mars 1995

Trois succursales, une à Hull, deux à Gatineau, et un franchisé à Plaisance

32 employés

chiffre d'affaires annuel : 4,2 millions $

1200 kilogrammes de fromage produit par jour, ou plus de 400 000 kg par année

4 millions de litres de lait annuellement