L'industrie forestière a été plongée dans une profonde crise par la "politique du laissez-faire" du gouvernement libéral. Jean Charest n'a d'autre choix que d'aider les compagnies à payer moins cher le bois en remboursant une partie des coûts, notamment pour les routes d'accès, la lutte contre les incendies de forêt et la bureaucratie.

L'industrie forestière a été plongée dans une profonde crise par la "politique du laissez-faire" du gouvernement libéral. Jean Charest n'a d'autre choix que d'aider les compagnies à payer moins cher le bois en remboursant une partie des coûts, notamment pour les routes d'accès, la lutte contre les incendies de forêt et la bureaucratie.

Le chef du Parti québécois est ressorti d'une rencontre avec les porte-parole des industriels avec la conviction renforcée que ce secteur a été abandonné à lui-même. Selon André Boisclair, le budget du ministre des Finances, Michel Audet, ne contenait que "des mesures qui n'étaient que du vent".

Il s'est offusqué des propos tenus par l'équipe libérale. "Je pense à Mme (Nathalie) Normandeau qui a déclaré (au congrès de la Fédération québécoise des municipalités) qu'elle ne pouvait pas prévoir le choc" qui a frappé un secteur qui a perdu 8000 emplois depuis avril 2005.

M. Boisclair a fait référence au programme gouvernemental de plus de 1 milliard $ dont les budgets ont été à peine entamés parce que l'industrie n'a pas les moyens d'investir sa quote-part. "Si nous étions au pouvoir, l'argent servirait à réduire le coût de la fibre", a dit M. Boisclair.

Le pdg du Conseil de l'industrie forestière du Québec, Guy Chevrette, s'est rendu à Rivière-du-Loup pour exposer le sérieux de la situation à la députation péquiste. Aux journalistes, l'ex-ministre du PQ a avancé que les dirigeants d'usines croulent sous le poids de normes à alléger, des normes que le Québec ne peut pourtant pas se payer, a-t-il indiqué sans préciser sa pensée.

M. Chevrette a expliqué que l'industrie n'est pas à armes égales avec la compétition, en particulier celle de l'Ontario. La fiscalité est désavantageuse, le bois est plus petit et les propriétaires d'usine paient une plus grosse partie de la facture pour les chemins d'accès, pour éteindre les incendies de forêt ou encore combattre les infestations d'insectes.

D'après le pdg, Québec doit trouver les moyens de diminuer la note de 300 millions $. M. Chevrette en a profité au passage pour répliquer à ceux qui estiment que l'industrie massacre la forêt québécoise. Celle-ci "se régénère de façon magnifique", a-t-il conclu de ses vols au-dessus du territoire. "Il y a des marchands de peur, par contre."

André Boisclair n'a pas voulu se prononcer sur les montants nécessaires. Mais le milliard de dollars mis en banque doit servir à alimenter cette aide. Selon lui, outre le prix du bois, le soutien doit servir à développer le secteur de la seconde transformation et à venir en aide aux travailleurs approchant de l'âge de la retraite.

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