La naissance du Boeing B 747, "Jumbo Jet", fleuron de la firme de Seattle dont la genèse remonte au milieu des années 60, a été difficile, comme celle de l'A380, au point de mettre en péril un temps l'existence même du constructeur aéronautique américain.

La naissance du Boeing B 747, "Jumbo Jet", fleuron de la firme de Seattle dont la genèse remonte au milieu des années 60, a été difficile, comme celle de l'A380, au point de mettre en péril un temps l'existence même du constructeur aéronautique américain.

La plus célèbre compagnie aérienne américaine de l'époque, Pan American Airways (Pan Am), était alors demandeuse d'avions plus importants pour desservir l'Europe, les versions allongées du B 707 proposées par Boeing ne la satisfaisant pas.

La firme de Seattle y vit l'opportunité de reconvertir en avion de ligne le CX-HLS -- un projet d'avion de transport géant refusé par l'US Air Force, au profit du C-5 Galaxy de Lockheed -- et proposa un appareil capable de transporter 300 personnes sur des rangées de 9 à 10 sièges de front et de rallier l'Europe aux Etats-Unis sans escale.

Le 13 avril 1966, Pan Am commanda 25 avions (à 21 millions USD l'unité): le Boeing 747 était né, inaugurant l'ère des gros-porteurs.

Toutefois, trois ans seront nécessaires pour effectuer un premier vol d'essai, le 9 février 1969, à Seattle après une présentation au public en septembre 1968 et devant les représentants des 26 compagnies aériennes déjà clientes.

Le programme de tests et de qualifications se poursuivra pendant onze mois et l'avion entrera en service sur la ligne New York-Londres en janvier 1970.

Dès lors, le Jumbo fait connaître des hauts et des bas au constructeur américain qui avait mal évalué le succès et les difficultés de mise en oeuvre de l'appareil.

La firme de Seattle ne disposait notamment pas à l'époque d'usine assez grande pour l'assemblage et dut en construire une autre près d'Everett (Etat de Washington).

En outre, les exigences de sécurité pour un avion aussi grand avaient obligé les concepteurs de l'appareil à ne rien laisser au hasard: quatre circuits hydrauliques de secours, gouvernes multiples, volets sophistiqués permettant au Jumbo d'utiliser des pistes d'aéroports normales, le tout induisant d'importants coûts de développement.

De quoi mettre en péril la société Boeing, qui, dès après le lancement du B 747, flirta plusieurs années avec la banqueroute.

Toutefois, 38 ans et 15 milliards de dollars d'investissements plus tard, le Jumbo, qui se décline en plusieurs versions civiles et militaires, est en service, avec 547 exemplaires, dans les plus grandes compagnies aériennes.

BOEING

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