Le chômage dans la douzaine de pays de la zone euro a augmenté en août, s'élevant d'un bas niveau record, au moment où des signes d'un ralentissement de l'économie mondiale ont incité les entreprises à mettre un frein aux embauches.

Le chômage dans la douzaine de pays de la zone euro a augmenté en août, s'élevant d'un bas niveau record, au moment où des signes d'un ralentissement de l'économie mondiale ont incité les entreprises à mettre un frein aux embauches.

Le taux de chômage a augmenté pour la première fois depuis novembre 2003, passant de 7,8 % en juillet à 7,9 % en août, a fait savoir hier le bureau de la statistique de l'Union européenne au Luxembourg. La hausse du taux de chômage a été notamment attribuable à l'Allemagne, plus grande économie européenne, où la confiance des entreprises et des investisseurs s'est effritée dans un contexte de crainte que la croissance ne ralentisse l'an prochain.

" Il semble que la tendance à la baisse du taux de chômage qui avait commencé en 2004 s'est stabilisée ", commente Dominic Bryant, économiste de BNP Paribas, à Londres.

Le ralentissement de la croissance aux États-Unis, première économie au monde et destination du cinquième des exportations européennes, fait en sorte que les entreprises européennes repensent à leurs projets d'embauches. En raison de taux d'intérêt plus élevés et d'une hausse de taxe prévue en Allemagne, le Fonds monétaire international prévoit que la croissance économique dans la zone euro ralentira à 2 % l'an prochain comparativement à 2,4 % cette année.

Dans un autre rapport, le bureau de la statistique de l'Union européenne a précisé hier que l'inflation sur le marché de gros avait diminué en août à la faveur d'une baisse des prix de l'énergie. Les prix au producteur ont augmenté de 0,1 % par rapport à juillet, mois au cours duquel ils avaient progressé de 0,7 %. Par rapport à un an plus tôt, les prix ont augmenté de 5,7 %.

Les indices voulant que les augmentations de prix soient en train de ralentir surviennent au moment où la Banque centrale européenne est susceptible de majorer les coûts d'emprunt cette semaine, ce qui serait une cinquième hausse depuis décembre dernier. Ces hausses sont destinées à combattre l'inflation. Les économistes prédisent que la Banque centrale fera passer son taux directeur de 3 % actuellement à 3,25 % demain et à 3,5 % en décembre, selon un sondage de Bloomberg News.

Les titres européens ont reculé hier à la suite de la diffusion de ces rapports, le marché craignant qu'un ralentissement économique n'entame la croissance des bénéfices. L'indice Dow Jones Euro Stoxx 50, qui regroupe les 50 titres les plus importants de la zone euro, a fléchi de 0,2 %, à 3892,48. L'euro s'échangeait hier à 1,2734 $US, en baisse par rapport à 1,2751 $US la veille.

En Allemagne, le taux de chômage a grimpé à 8,5 % en août par rapport à 8,2 % le mois précédent.

La confiance des patrons d'entreprise et des investisseurs s'est amenuisée le mois dernier en Allemagne parce qu'on craint que l'augmentation prévue de la taxe sur la valeur ajoutée n'amortisse la croissance économique l'an prochain, phénomène qui a aussi fait en sorte que les ventes au détail ont stagné de manière inattendue en août.

Deutsche Telekom, plus grosse compagnie de téléphonie d'Europe, sabre 32 000 emplois sur trois ans au moment où cet ancien monopole allemand doit faire face à une baisse des ventes du secteur de la téléphonie traditionnelle. De son côté, Volkswagen, premier constructeur d'automobiles en Europe, a réalisé aux trois quarts son programme de réduction de son effectif, mesure qui fera disparaître 20 000 emplois.

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