Oubliez le lancement officiel avec les ballons, le champagne et le tapis rouge, Bombardier (T.BBD.B) n'a pas encore lancé sa CSeries. Mais le nouveau modèle se rapproche du ciel, avec le choix d'un moteur pour le propulser, celui de Pratt & Whitney.

Oubliez le lancement officiel avec les ballons, le champagne et le tapis rouge, Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] n'a pas encore lancé sa CSeries. Mais le nouveau modèle se rapproche du ciel, avec le choix d'un moteur pour le propulser, celui de Pratt & Whitney.

«C'est un bon pas en avant» pour la CSeries, confiait lundi le porte-parole de Bombardier Aéronautique, Marc Duchesne.

L'accord, qui touche des «aspects commerciaux et techniques», fait en sorte que Pratt & Whitney, la société mère de Pratt & Whitney Canada de Longueuil, sera le seul fournisseur de moteurs de la CSeries si celle-ci voit le jour.

Ce moteur, la turbosoufflante à réducteur -Geared Turbofan Engine pour ceux qui préfèrent- est encore en développement. Les premiers essais en vol doivent avoir lieu l'an prochain et le moteur doit être prêt en 2013.

Selon un document de présentation de P&W, le moteur entraînera des économies de carburant de 12% par rapport aux technologies actuellement sur le marché.

C'est une des raisons qui ont poussé Bombardier à le choisir. Mais il y a plus: il fait aussi moins de bruit et respecte plus l'environnement avec «des coûts d'exploitation les plus bas possibles», de dire M. Duchesne. «C'est vraiment un moteur de nouvelle génération.»

En 2006, Bombardier avait mis en veilleuse son projet de nouvel avion, faute de clients. Actuellement, ils ne sont plus qu'une cinquantaine d'employés à travailler à la CSeries.

La direction de Bombardier Aéronautique est présentement au salon aérien de Dubaï et y présente la maquette de ce qui pourrait devenir son prochain modèle.

Dans ses prochains efforts de vente, l'entreprise sera épaulée par son nouveau partenaire, Pratt & Whitney.

Qui seront ces clients qui auront de la visite au cours des prochains mois? Le porte-parole de Bombardier nomme Northwest Airlines, qui avait démontré son intérêt au dernier Salon de Paris.

Combien d'autres? «Je n'ai pas de chiffres à vous donner actuellement, indique-t-il. Maintenant qu'on a un moteur, c'est plus intéressant peut-être pour eux de discuter avec nous.»

Bombardier devra aussi retourner voir ses fournisseurs et les gouvernements. L'entreprise montréalaise leur a demandé de contribuer pour un tiers chacun aux frais de développement du projet de 2,1 milliards.

«Ce ne sont pas des choses qu'on tient pour acquises», précise M. Duchesne.

Le conseil d'administration doit se prononcer sur le lancement ou non d'ici la fin de l'année prochaine.

Malgré cette nouvelle ébruitée au Salon de Dubaï, l'analyste Richard Aboulafia, de Teal Group, doute encore que Bombardier lance un jour sa CSeries.

«Ils doivent eux-mêmes dépenser s'ils veulent lancer un nouvel appareil. Et Bombardier ne donne pas l'impression que c'est ce qu'il veut faire», lance l'analyste.

Du travail à Longueuil?

Pratt & Whitney Canada a déjà travaillé à un moteur pour la CSeries. Pourrait-elle être appelée à jouer un rôle dans la fabrication du nouveau moteur?

«Ni le développement, ni la fabrication, ni l'assemblage du moteur, incluant les sous-traitants, de la turbosoufflante à réducteur, n'ont fait l'objet de décision finale», a indiqué à La Presse Affaires une porte-parole de l'entreprise américaine, Robin Salisbury.

Après un appel d'offres en février dernier, deux autres acteurs étaient dans la course pour la fourniture du moteur: le consortium de motoristes CFM International, qui avait d'abord refusé de travailler avec Bombardier, et Rolls-Royce.

Ce moteur retenu par Bombardier est le même qui a été choisi, au début d'octobre, par Mitsubishi Heavy Industries. Dans le cas du groupe japonais, il s'agit de motoriser des avions régionaux et non des transcontinentaux comme veut en faire Bombardier avec sa CSeries de 100 à 130 places.

Le Q400

Dans un autre dossier, l'avionneur montréalais a annoncé hier la création de bureaux régionaux pour mieux servir ses clients. Cette décision survient à la suite d'une série de problèmes liés à ses avions Q400, des turbopropulsés assemblés à Toronto.

Les bureaux de soutien régional seront situés en Europe, dans la région Asie-Pacifique et en Amérique du Sud. Montréal et Toronto continueront de desservir l'Amérique du Nord.

Lundi, dans une séance faite de rouge sur les marchés boursiers, le titre de Bombardier a reculé légèrement à 5,10$ à Toronto (-2 cents).