La Réserve fédérale américaine (Fed) a injecté 38 milliards US vendredi, sous forme de financement à terme, dans le système bancaire en achetant des titres de placement, notamment des créances hypothécaires, afin de répondre à la demande de liquidités provoquée par la débâcle du marché des prêts hypothécaires à risque.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a injecté 38 milliards US vendredi, sous forme de financement à terme, dans le système bancaire en achetant des titres de placement, notamment des créances hypothécaires, afin de répondre à la demande de liquidités provoquée par la débâcle du marché des prêts hypothécaires à risque.

La Fed ajoute ainsi trois milliards américains aux 35 milliards déjà apportés aux marchés en matinée.

Dans le cadre de deux ententes de rachat de 19 milliards US et de 16 milliards US, la banque centrale américaine a convenu de se porter acquéreur de titres tels que des créances hypothécaires, des créances d'autorité administrative et des bons du Trésor.

Il s'agit de l'intervention la plus importante de la Fed depuis septembre 2001, lorsqu'elle avait injecté 81,25 milliards US dans le système financier.

Les pertes essuyées par le marché américain des prêts hypothécaires à risques a provoqué une onde de choc dans tout le marché du crédit, provoquant une remontée des taux d'intérêt et un fléchissement des indices boursiers. La Fed avait déjà annoncé hier une première contribution de 24 milliards US.

L'intervention de la division new-yorkaise de la Fed a permis de ramener à 5,25 % le taux des fonds fédéraux, soit le taux au jour le jour de la banque, selon ICAP Plc.

En début de journée, vendredi, le taux s'élevait à 6 %, son plus haut niveau depuis janvier 2001. Les bons du Trésor ont reculé après les interventions de la Fed, alors que les indices boursiers remontaient et que le dollar américain reprenait de la vigueur face au yen.

«Ils ont été très énergiques et ils veulent être sûr que les marchés financiers ont suffisamment de liquidités, a noté Ward McCarthy, directeur chez Stone & McCarthy Research, à Skillman, New Jersey. On dirait bien qu'ils ont réussi.»

La dernière fois que les fonds fédéraux étaient au niveau affiché vendredi, le taux directeur de la Fed était de 6 %. La banque centrale a en moyenne injecté quelque 9 milliards US à court terme par jour depuis le début de l'année.

Durant la semaine qui avait suivi les attentats du 11 septembre 2001, la Fed avait injecté chaque jour en moyenne 75,3 milliards US dans l'économie. Son intervention record, le 14 septembre 2001, avait atteint les 81,25 milliards US.

En début de journée, les marchés boursiers ont reculé partout sur la planète, les investisseurs redoutant un ralentissement de la croissance économique et une baisse des rendements boursiers dans la foulée de la débâcle du marché du crédit hypothécaire à risques. Les indices européens ont chuté de plus de 1%.

Vendredi, la Banque centrale européenne a, pour une deuxième journée, injecté 61,06 milliards d'euros (88 milliards CAN) dans le système bancaire. La veille, la BCE y était allée d'une intervention jamais vue de 94,8 milliards d'euros.

Certaines banques pourraient ressentir «des besoins de financement inhabituels», a indiqué la Fed à Washington qui s'engage à fournir toutes les liquidités nécessaires.

Vendredi, les contrats à terme sur taux d'intérêt arrivant à échéance en août donnaient à penser que les investisseurs estimaient à plus de 50 % les probabilités que, tôt ou tard, la Fed réduise son taux directeur d'un quart de point après le 16 août, a fait savoir avant-hier Merrill Lynch.

Il est «très possible» que la banque centrale abaisse son taux en août, a également soutenu vendredi JPMorgan Chase.