Faisant fi de la tendance canadienne, la construction résidentielle est encore plus robuste que l'an dernier au Québec.

Faisant fi de la tendance canadienne, la construction résidentielle est encore plus robuste que l'an dernier au Québec.

Juillet ne fait pas exception à la règle avec un bond de 13% sur 2006 alors que le rythme des mises en chantier a ralenti de 11% d'un océan à l'autre, révélait jeudi la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

«Le marché québécois est plus vigoureux que ce qu'on avait prévu, admet d'emblée Sandra Girard, analyste. On revoit nos prévisions à la hausse.»

La société d'État fédérale prévoyait 43 775 unités pour l'année. Après sept mois, il y en a déjà 22 790 dans les agglomérations de 10 000 personnes et plus. Pour les communautés plus modestes, le cumul est réalisé sur une base trimestrielle.

Les nouvelles projections seront connues mercredi.

Plusieurs facteurs appuient la robustesse de l'industrie, selon Mme Girard: le taux de chômage à un creux historique, l'augmentation des salaires, les baisses d'impôt et la cherté des prix dans les provinces de l'Ouest.

Fait à signaler, cette bonne santé de l'économie québécoise semble freiner les migrations des Québécois vers l'Ouest, ce qui alimenterait la demande de logements.

À Montréal

Dans la région métropolitaine, les mises en chantier ont aussi été robustes bien que ce soit hors Montréal que le bruit des bétonneuses s'est surtout fait entendre. Deux gros chantiers de résidences pour personnes âgées ont été lancés.

À Laval, la phase II du Boisé Notre-Dame ajoute à elle seule 179 unités au bilan tandis que la troisième phase du Manoir Saint-Bruno sur la Rive-Sud en apporte 118 de plus.

L'augmentation des prix des maisons moins élevée qu'ailleurs au pays et la disponibilité des terrains stimulent aussi l'activité.

À l'échelle canadienne, les prix des maisons étaient à la hausse de 0,7% en juillet par rapport à juin et de 7,8% depuis un an, rapporterait hier Statistique Canada.

C'est à Calgary, Edmonton, Regina et Saskatoon surtout, mais depuis peu à Winnipeg aussi, où on assiste à une flambée des prix. À Montréal, la progression est plus raisonnable, ayant avancé de 0,2% seulement de mai à juin et de 3,9% en un an.

L'augmentation progressive des taux hypothécaires favorise aussi un déplacement des choix des consommateurs vers la maison jumelée ou alignée plutôt que pour le bungalow et le cottage.

Ainsi, le premier août, le taux affiché par les grandes institutions financières s'élevait à 7,05% pour le terme d'un an contre 6,60%, fin avril. Le cinq ans était en hausse de 60 centièmes à 7,24%, note Ted Carmichael de JP Morgan.

Il s'agit bien sûr d'un taux affiché car la banque ou la caisse peuvent consentir des rabais alléchants, selon la qualité du crédit du client.

Dans la région métropolitaine, le nombre de mises en chantiers de maisons jumelées ou en rangée est passée de 833 à 1126 unités après sept mois cette année tandis que le nombre de maisons détachées a progressé de 42 unités seulement à 4847.

Les copropriétés

Le bond dans la copropriétés est tout aussi spectaculaire: de 3887 à 4223 unités.

À l'échelle du Québec, on observe le même phénomène: gain de 2% dans la maison unifamiilale, mais bond de 10% dans le logement collectif. Cette dernière catégorie inclut le logement locatif.

D'un océan à l'autre, le cumul annuel est en baisse de 4,8% sur l'an dernier ce qui est conforme aux prévisions de la plupart des observateurs.

Toutefois, les chiffres de juillet ont déçu quelque peu car les fortes données sur les permis de bâtir pour mai et juin suggéraient un rebond des mises en chantier.

«C'est un indice fiable qui laisse présager que les mises en chantier vont rebondir au cours des prochains mois», prédit avec confiance Pascal Gauthier, économiste chez Banque TD Groupe financier.