Alan Greenspan, l'ancien président de la Federal Reserve américaine (FED), dit s'attendre à ce que les répercussions des défaillances dans le domaine des hypothèques à risque (dites subprime en anglais) s'étendent à d'autres secteurs de l'économie en particulier si les prix des maisons baissent.

Alan Greenspan, l'ancien président de la Federal Reserve américaine (FED), dit s'attendre à ce que les répercussions des défaillances dans le domaine des hypothèques à risque (dites subprime en anglais) s'étendent à d'autres secteurs de l'économie en particulier si les prix des maisons baissent.

«Si les prix baissent, nous aurons des problèmes, dans le sens de retombées dans d'autres secteurs», a indiqué hier M. Greenspan, qui s'adressait aux participants à une réunion du Futures Industry Association, à Boca Raton, en Floride. S'il n'a pu constater un tel phénomène jusqu'à présent, M. Greenspan dit toutefois s'attendre à ce que cela se produise.

Les emprunteurs à risque, soit ceux qui ont un mauvais dossier de crédit ou un dossier limité, font de plus en plus défaillance tandis que des normes de crédit plus souples leur ont permis de s'endetter plus que ce qu'ils pouvaient absorber.

Le mois dernier, M. Greenspan avait déclaré devant un auditoire de Toronto que le «chaos» sur le marché des hypothèques à risque était susceptible de créer une plus grande instabilité financière dans le reste de l'économie.

«Ce n'est pas un problème anodin, a indiqué jeudi M. Greenspan. Si nous disposions d'une baguette magique et pouvions faire grimper les prix de 10 %, le problème des hypothèques à risque disparaîtrait.»

Les gains réalisés jeudi en Bourse durant la journée ont été rognés après ces remarques. À 14h27, l'indice Standard & Poor's 500 avait grimpé de 3,54 points à 1390,71 à New York alors qu'auparavant, il s'était haussé jusqu'à 1395,73 points.

M. Greenspan, qui a été président de la Fed pendant près de deux décennies avant que lui succède Ben S. Bernanke il y a 13 mois, a fait contraste avec son successeur dans ses remarques à propos de l'économie.

Au cours du dernier mois, M. Greenspan a dit au moins trois fois qu'une récession était possible aux États-Unis.

Il n'a pas dit qu'elle était probable. Lors d'une entrevue plus tôt ce mois-ci, il a évalué à «un tiers» les risques de récession en 2007.

De son côté, M. Bernanke a déclaré le 2 mars dernier que la banque centrale américaine n'avait pas observé de «débordement» provoqué par la hausse des défaillances en ce qui a trait aux hypothèques à risque.

«Bien sûr, nous allons surveiller la situation de très près», avait-il ajouté.

Le 28 février, il avait déclaré aux législateurs qu'il s'attendait à une accélération de la croissance économique aux États-Unis. Ainsi, la Fed prévoit un essor d'entre 2,5 % et 3 % cette année.

M. Greenspan a refusé de faire des commentaires lorsqu'on lui a posé des questions à propos des taux d'intérêt à court terme.

«Depuis que j'ai quitté la Fed, la question à laquelle je n'ai pas répondu est celle-là», a-t-il dit. La Fed a laissé son taux directeur inchangé lors de cinq réunions consécutives après avoir mis fin, en août dernier, à une campagne de hausses étalée sur deux ans.