Vivez votre vie... mais pas sur le Net, conseillent aux internautes les concepteurs de www.getafirstlife.com, raillant le concept de «seconde vie» qui fait actuellement des ravages dans le cyberspace.

Vivez votre vie... mais pas sur le Net, conseillent aux internautes les concepteurs de www.getafirstlife.com, raillant le concept de «seconde vie» qui fait actuellement des ravages dans le cyberspace.

«C'est votre monde, faites avec», affiche le site sur sa page d'entrée. Créé par le blogueur Darren Barefoot, qui vit à Vancouver (Canada), «First Life est un site analogue en trois dimensions où tout se passe en direct», explique son site, encourageant les visiteurs à «découvrir où vous vivez vraiment».

Sa cible désignée est le site «https://secondlife.com» qui connaît actuellement un grand succès en offrant la possibilité de se créer un personnage fictif sur l'internet (un avatar) pour mener une vie virtuelle sur l'internet.

Getafirstlife (pouvant être approximativement traduit par «Commencez déjà par vivre en vrai») a copié la page d'entrée de «Secondlife» avec les mêmes couleurs et des pastiches des slogans. Mais il n'offre aucune interactivité pour décourager les visiteurs de rester plus longtemps devant leur écran.

«Sortez, c'est gratuit», lance le site alors que sur Secondlife, les internautes sont encouragés à acheter avec du vrai argent une monnaie fictive appelée «linden dollars» pour effectuer leurs dépenses courantes.

Pour le moment, Secondlife revendique 2,921 millions d'adhérents mais Getafirstlife en revendique quelque.... 6,553 milliards, soit la population de la terre.

Getafirstlife ne cache pas qu'il ne tient pas en très haute estime les utilisateurs de Secondlife. «Cinq sens sont-ils suffisants?» «C'est quoi ce corps, à quoi servent les trucs qui pendent?» s'interroge la rubrique «aide».

Sur Secondlife, les internautes peuvent se composer une tenue très «in» en choisissant des vêtements à la dernière mode. C'est également un paradis pour les annonceurs qui présentent aux internautes leurs derniers produits sous la forme de «vraies» publicités dans cet univers totalement virtuel.

«Composez-vous une tenue du tonnerre, allez fouiller dans votre placard», lance Getafirstlife, en présentant une photo de bambins habillés en pirates.

Sur Secondlife, les avatars créés par les internautes peuvent même avoir des relations sexuelles mais Getafirstlife les incite plutôt à «forniquer avec de vrais organes sexuels».

Les rapports entre les deux sites sont toutefois plutôt détendus. Plutôt qu'une lettre comminatoire lui enjoignant de cesser son pastiche, Darren Barefoot a reçu une lettre des avocats de Secondlife affirmant qu'il «savaient reconnaître une bonne parodie».

«Je ne déteste pas Secondlife», affirme Barefoot sur son blog darrenbarefoot.com. «Cela dit, je suis abasourdi par le volume d'attention et d'intérêt que le monde virtuel offert par ce truc a reçu sur les trois derniers mois de la part des médias», souligne-t-il. «Et puis reconnaissons-le, le jeu n'est pas terrible, c'est trop compliqué», affirme-t-il.

La «population» de Secondlife a quadruplé depuis mai dernier et continue d'augmenter sans arrêt. «Sur Secondlife, les gens réalisent leurs fantasmes, bons ou mauvais», estime Austin Morris de la firme QT Labs dont la spécialité est de «placer» des vraies entreprises dans ce monde virtuel à des fins publicitaires.

Secondlife a été crée par Linden Labs, une société de San Francisco fondée par Philip Rosedale en 1999 et sert maintenant aux entreprises de terrain d'essai virtuel pour leurs produits avant leur lancement commercial dans la monde réel.

Le marchand de vêtements American Apparel a ainsi ouvert un magasin dans Secondlife où les personnages virtuels peuvent essayer et acheter de nouvelles tenues avant que leurs «propriétaires» ne demandent à se les faire envoyer chez eux dans le vrai monde.

C'est sans doute ce qui a poussé Getafirstlife a afficher sur sa page d'accueil le message suivant : «nombre de pantalons vendus aujourd'hui: 27 021».