Dans sa récente prise de position sur les risques «fiduciaires» associés aux fonds communs de placement, une coalition d'universitaires connus et de personnalités du monde du placement et de la politique ont réclamé un encadrement législatif plus serré des pratiques dans ce domaine, au Québec.

Dans sa récente prise de position sur les risques «fiduciaires» associés aux fonds communs de placement, une coalition d'universitaires connus et de personnalités du monde du placement et de la politique ont réclamé un encadrement législatif plus serré des pratiques dans ce domaine, au Québec.

La «Coalition pour la protection des investisseurs» suggère d'ailleurs de faire appel à des professionnels soumis à un code d'éthique comme celui des CFA.

Mais sa proposition demande aussi que les gens et les organisations qui gèrent les placements des autres soient cotés du point de vue des risques (autres que les risques de marché) que leurs pratiques font subir à leur clientèle.

Cela pourrait être utile, estime Jonathan Boersma de l'Institut des CFA. Mais une cotation ne devrait pas justifier un investisseur de vouer à un gestionnaire une confiance aveugle.

Le problème avec beaucoup d'investisseurs privés est que, même s'ils confient leur santé à un médecin et l'entretien de leur voiture à un mécanicien reconnu, quand vient le temps de gérer leurs placements, ils se sentent obligés de pouvoir tout faire eux-mêmes.

D'une certaine manière, une cotation, même établie de façon indépendante, pourrait être perçue aveuglément comme un sceau d'approbation écartant toutes craintes, même si le client ne comprend pas un placement et ne sait pas s'il convient à sa propre tolérance au risque.

«Ce qui est convenable pour moi peut très bien ne pas l'être pour vous», commente M. Boersma.

Le fait qu'un gestionnaire ou promoteur de fonds soit soumis à un code d'éthique aussi exigeant que celui des CFA peut-il alors être perçu comme une garantie d'honnêteté ?

«Malheureusement, il n'y a pas de garantie contre quelqu'un qui voudrait mentir, tricher ou voler», dit-il. Mais un comité reçoit les plaintes, fait enquête et sanctionne ceux qui dérogent au code.

Dans les cas mineurs, une simple lettre indiquant de ne pas répéter un faux-pas peut suffire.

Une faute plus grave mène à la suspension ou à la suppression définitive du titre de CFA. Cela peut paraître anodin, mais, soutient le spécialiste, la reconnaissance ayant été obtenue au prix de milliers d'heures d'étude et d'efforts, rares sont ceux qui accepteraient facilement de la mettre en péril.