Ce qui ne fait pas le bonheur de tous, notamment des voyageurs qui ont adhéré au programme Aéroplan à ses débuts.

Ce qui ne fait pas le bonheur de tous, notamment des voyageurs qui ont adhéré au programme Aéroplan à ses débuts.

Pierre MacDonald est en colère. L'homme d'affaires et ancien ministre libéral fulmine au sujet d'Aéroplan, un programme dont il est membre depuis 23 ans.

«J'ai l'impression d'être victime d'une arnaque, d'être floué, lance-t-il. Ce n'est pas une situation très agréable.

Il explique qu'il lui est de plus en plus difficile d'obtenir des billets d'avion gratuits. Et lorsqu'il réussit à mettre la main sur des billets, ils nécessitent beaucoup plus de milles que par le passé.

Il donne l'exemple d'une paire de billets en classe affaires pour la Floride qui nécessite 196 000 milles, alors que dans le passé, il lui était possible de l'obtenir pour 80 000 milles.

«Soudainement, on se retrouve devant des demandes abusives, s'insurge-t-il. Je connais un paquet de personnes qui ont changé leur façon d'accumuler des points en prenant AirMiles ou des programmes liés à des institutions financières comme Desjardins et la Banque Royale.»

Aéroplan sait qu'il peut être risqué de modifier ses règles.

«Aéroplan peut, de temps à autre, apporter des modifications au programme Aéroplan qui risquent de ne pas être bien accueillies par certaines catégories de membres et qui pourraient se répercuter sur leur niveau de loyauté», indique la société dans son rapport de gestion, dans la section des risques qui pourraient avoir un effet sur sa performance.

Mais selon la porte-parole d'Aéroplan, Michèle Meier, les changements apportés récemment au programme représentent une grande amélioration pour les membres.

«C'est certain, il y a toujours des gens qui sont moins contents de certaines décisions, nous comprenons cela, mais nous n'avons pas eu une foule de plaintes à ce sujet», affirme Mme Meier, qui porte le titre de directrice de la Réputation de l'entreprise.

En octobre dernier, Aéroplan a annoncé une série de changements importants à son programme. L'un d'eux portait sur l'introduction des primes Vol Classique Plus, la bête noire de M. MacDonald.

En vertu du programme de base, les primes Vol Classique, les membres Aéroplan ont accès à 8 % de la capacité d'Air Canada et d'Air Canada Jazz tous les mois sur chaque liaison.

Pour obtenir ces primes, les membres doivent fournir un nombre déterminé de milles, comme 25 000 milles pour un vol Montréal-Los Angeles en classe économie. Le problème, c'est que les billets s'envolent vite sur les liaisons populaires, comme Montréal-Paris en juillet et Montréal-Fort Lauderdale en février.

En vertu de Classique Plus, les membres ont maintenant accès à 100 % de la capacité d'Air Canada et d'Air Canada Jazz. Ce qui signifie qu'ils peuvent obtenir ce fameux billet pour la Floride en plein hiver... en autant qu'ils soient prêts à alléger considérablement leur compte.

Mme Meier explique qu'en vertu du programme de base Classique, Aéroplan fait l'acquisition de billets à des prix préférentiels établis.

Mais pour offrir des sièges supplémentaires en vertu de Classique Plus, Aéroplan doit acheter les billets à des tarifs préférentiels reliés à leur prix réel, un prix qui varie selon la destination, la saison, la date et même l'heure de vol.

Le nombre de milles requis varie donc tout autant, et peut donc être très élevé si on parle de destinations ou de dates populaires, ou si la réservation se fait à la dernière minute.

«Il y a beaucoup de membres qui apprécient, affirme la directrice de la Réputation de l'entreprise. Ils peuvent appeler en décembre pour réserver un vol pour les vacances d'hiver. Avant, ce n'était pas possible.»

Elle rappelle que le programme de base existe toujours et qu'un membre qui ne veut pas dépenser une fortune en milles peut toujours obtenir un billet au «prix classique». En autant qu'il s'y prenne longtemps d'avance et qu'il soit très flexible au niveau des dates désirées.

M. MacDonald a la nette impression qu'il y a de moins en moins de billets disponibles en vertu du programme de base Classique, une impression que ne partage pas Mme Meier puisque le pourcentage de 8 % n'a pas varié énormément au cours des années.

Elle souligne toutefois que ce pourcentage porte sur chaque liaison pour une période d'un mois.

«Ça ne veut pas dire qu'il y a toujours le même nombre de sièges Classique à bord de chaque avion, déclare-t-elle. Il y a peut-être moins de sièges sur les vols très populaires, ou aux heures très en demande.»