Apple (AAPL), dont la capitalisation boursière a franchi le cap des 100 milliards US en mai en raison de l'euphorie entourant son iPhone, pourrait devoir composer avec des attentes trop grandes des investisseurs.

Apple [[|ticker sym='AAPL'|]], dont la capitalisation boursière a franchi le cap des 100 milliards US en mai en raison de l'euphorie entourant son iPhone, pourrait devoir composer avec des attentes trop grandes des investisseurs.

Il se peut que Apple vende jusqu'à 200 000 iPhone au cours des deux premiers jours où le produit apparaîtra sur le marché cette semaine et jusqu'à 3 millions dans la deuxième moitié de l'année, selon les estimations les plus optimistes des analystes.

Dans sa seule prévision rendue publique, Apple a indiqué s'attendre à vendre 10 millions d'appareils l'an prochain.

Des ventes d'un tel niveau surpasseraient celles du iPod, le produit de Apple qui s'est le mieux vendu jusqu'à présent pour des périodes comparables.

Le danger, c'est que Apple ne réussisse pas à faire aussi bien que les projections de ventes initiales et que cela modère l'enthousiasme des investisseurs pour le produit.

«La chose fait vraiment beaucoup jaser», souligne Andy Hargreaves, analyste de Pacific Crest Securities, à Portland, en Oregon.

«S'ils n'en vendent que 100 000, cela serait moche» et le titre va dégringoler, ajoute-t-il. M. Hargreaves est l'un de deux analystes qui prédisent des ventes de 200 000 appareils en deux jours.

Le titre de Apple a bondi de 42 % depuis que le PDG Steve Jobs a dévoilé le projet de iPhone le 9 janvier dernier, soit sept fois plus que la progression de l'indice Standard & Poor's 500.

Mardi, l'action clôturait à 119 $US, en baisse de 2,69 $US à la Bourse NASDAQ.

Les investisseurs font le pari que M. Jobs, 52 ans, sera en mesure de concrétiser les ventes qu'il a prédites et qu'il saura permettre à Apple de faire une incursion au sein d'une industrie qui est près de quatre fois plus importante que le marché des ordinateurs personnels.

Le iPhone deviendra le troisième grand produit de Apple aux côtés de l'ordinateur Macintosh et du lecteur de musique iPod, qui réalisent chacun des ventes d'environ 10 milliards US par année, indiquait M. Jobs au cours d'une conférence le 30 mai dernier.

Des versions plus minces et d'une plus grande capacité des iPod et des Mac plus rapides dotés de microprocesseurs Intel ont contribué à ce que les ventes ont plus que triplé en cinq ans pour atteindre près de 20 milliards US en 2006.

L'iPhone est susceptible d'avoir de plus fortes répercussions sur les revenus de Apple que l'iPod à cause de son prix et du nombre potentiel d'appareils vendus. Apple en vendra deux modèles. L'iPod le moins cher coûte 79 $US alors que le plus cher coûte 349 $US.

Les analystes ne s'attendent pas à ce que l'iPhone ait un effet marqué sur les revenus de Apple au cours du présent exercice ou du suivant parce que la compagnie a fait savoir en avril dernier qu'elle comptabilisera les revenus des ventes du dispositif sur deux ans plutôt que sur le trimestre où les appareils seront vendus.

Il est possible que AT&T, de San Antonio, au Texas, verse à Apple entre 5 $US et 10 $US par abonné, selon Benjamin Reitzes, un analyste de UBS à New York. Il prévoit des ventes de 150 000 iPhone vendredi et samedi prochains, les deux derniers jours du troisième trimestre de Apple.

Selon lui, cela ajouterait plus de 8 millions US aux revenus de Apple au cours du trimestre.