Adjugés! Trois propriétés auraient été vendues au cours d'un encan silencieux qui a eu lieu le 6 juin dans une galerie d'art du Vieux-Montréal.

Adjugés! Trois propriétés auraient été vendues au cours d'un encan silencieux qui a eu lieu le 6 juin dans une galerie d'art du Vieux-Montréal.

L'instigatrice de cette soirée immobilière, Mariline Bervaldi, s'avoue elle-même surprise que des gens aient osé miser sur des propriétés qu'ils n'avaient encore jamais visitées.

«Sincèrement, je ne croyais pas faire une vente puisqu'il s'agit d'un concept totalement nouveau. Mais, à ma grande surprise, après quelques explications, les gens n'ont pas hésité à faire monter les enchères», raconte-t-elle.

Soirée jet-set

Cet encan silencieux s'est déroulé à la galerie d'art contemporain Espace B51, rue Saint-Paul Ouest. Une soixantaine de personnes, principalement d'anciens clients et des contacts de Mme Bervaldi, avaient été conviées à cet événement, dont le représentant de La Presse. On avait aussi annoncé des vedettes, mais aucune ne s'est pointée.

«C'est à cause du Grand Prix», justifie cette femme dynamique.

L'objectif de Mme Bervaldi était de créer une soirée jet-set, avec tapis rouge à l'entrée et serveuses-mannequins, où les gens allaient miser sur les condos tout en avalant quelques canapés et en dégustant un bon verre de vin.

«Je veux transformer le processus d'achat d'une propriété en quelque chose d'agréable. Je veux lui enlever son côté stressant», explique cette agente immobilière qui se spécialise dans le haut de gamme.

Jusqu'à 1 million

Neuf propriétés situées dans le Vieux-Montréal étaient soumises à l'encan, dont les prix de départ variaient de 239 000 $ pour un studio meublé à 1 010 000 $ pour un penthouse qui n'a pas encore levé de terre.

Des prix très compétitifs, selon l'agente. «Ce sont également des propriétés exclusives, qui apparaissaient pour la première fois sur le marché», dit-elle.

Chaque propriété avait son propre classeur contenant des photos, des informations supplémentaires ainsi qu'une fiche pour y inscrire, discrètement, le montant de sa mise. Toutes les propriétés appartenaient à des promoteurs immobiliers, et non à de simples particuliers.

Robert Nadeau, président de l'Association des courtiers et agents immobiliers du Québec (ACAIQ), n'avait jamais entendu parler d'un tel événement.

«C'est assez innovateur comme façon de faire. Ça ressemble à ce qui se fait en Ontario, où un agent peut demander à tous les acheteurs de soumettre leur offre d'achat à une date précise», explique-t-il en entrevue téléphonique. M. Nadeau ne voit pas de problème à cette pratique pourvu que toutes les règles pour la vente d'une propriété soient appliquées.

Mme Bervaldi soutient que c'est le cas. Les appartements adjugés devront entre autres subir une inspection pré-achat.

En soit, vendre une propriété aux enchères n'est pas totalement nouveau. Cette pratique est même très courante pour les propriétés commerciales et les reprises de finance. André Brunelle, président du courtier Immologique, en a déjà organisé plusieurs dans le passé pour des particuliers.

«Mais avec le boom immobilier, la demande est tombée. À mon avis, c'est une façon de faire qui gagnerait à être connue», soutient-il.

Avec le ralentissement qui se pointe, les encans deviendront-ils la nouvelle méthode pour écouler des propriétés?