La croissance économique a ralenti plus que prévu en Europe au troisième trimestre, mais cette baisse était attendue après un deuxième trimestre exceptionnel et la situation reste saine, selon les économistes.

La croissance économique a ralenti plus que prévu en Europe au troisième trimestre, mais cette baisse était attendue après un deuxième trimestre exceptionnel et la situation reste saine, selon les économistes.

La croissance d'un trimestre sur l'autre des douze pays de la zone euro s'est infléchie à 0,5% sur juillet-septembre, contre 0,9% en avril-juin, selon l'estimation publiée mardi par l'office statistique européen Eurostat.

Comparée au troisième trimestre 2005, la croissance a atteint 2,6%, ralentissant légèrement par rapport aux 2,7% enregistrés au deuxième trimestre.

Le ralentissement européen est dû "essentiellement à une correction après une croissance particulièrement solide au premier semestre", ainsi qu'à la "stagnation surprise de l'économie française", analyse Howard Archer, économiste du cabinet Global Insight..

Les analystes consultés par l'agence financière AFX News attendaient de meilleurs chiffres: ils tablaient sur une croissance de 0,7% sur le trimestre et de 2,8% sur un an.

Pour l'ensemble des 25 pays de l'Union européenne, la croissance a également ralenti. Elle s'est inscrite à 0,6% au troisième trimestre et à 2,8% sur un an, contre 0,9% et 2,9% au deuxième trimestre.

"Bien que la croissance de la zone ait ralenti davantage que prévu au troisième trimestre, la situation apparaît saine", estime M. Archer.

"On peut s'inquiéter cependant que la reprise toute fraîche de la zone euro perde son élan plus tôt que prévu", observe David Brown, de Bear Stearns International. Mais ces chiffres seront "probablement révisés à la hausse" dans les estimations suivantes, ajoute-t-il.

Les grandes économies de la zone euro affichent des performances en net retrait par rapport à celles, exceptionnelles, du deuxième trimestre.

L'Allemagne, avec une croissance de 0,6% (contre 1,1% au deuxième trimestre) confirme néanmoins sa bonne forme, selon des économistes. De fait, sur un an, sa croissance progresse à 2,8% (contre 2,7%).

La croissance italienne recule à 0,3% (contre 0,6%), mais reste stable à 1,7% sur un an.

La France connaît un trou d'air avec une croissance nulle.

Par contre, l'économie espagnole reste vigoureuse, avec 0,9% de croissance, comme au trimestre précédent. Sur un an, la croissance s'accélère même à 3,8% (contre 3,7%).

Au vu des indicateurs économiques favorables, l'activité devrait se maintenir au quatrième trimestre, estime encore Howard Archer.

Dans ces conditions, la Banque centrale européenne devrait maintenir sa décision d'augmenter les taux d'intérêt en décembre, mais pourrait ensuite faire une pause en 2007, pour observer l'évolution de la croissance et de l'inflation, selon lui.

De plus, "la BCE regarde davantage les risques d'inflation et la création de crédit que la croissance" pour prendre ses décisions, rappelle David Brown.

Les analystes pensent que la BCE va relever début décembre son principal taux directeur de 3,25% à 3,50%.

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