Malgré quelques bémols, Kruger voit le plan d'aide d'un bon oeil, surtout parce qu'il lui laisse entrevoir un support gouvernemental encore plus substantiel dans l'avenir.

Malgré quelques bémols, Kruger voit le plan d'aide d'un bon oeil, surtout parce qu'il lui laisse entrevoir un support gouvernemental encore plus substantiel dans l'avenir.

"Le gouvernement a franchi une étape importante en termes de principe. C'est un pas dans la bonne direction, mais d'autres mesures d'accompagnement devront être adoptées afin de soutenir la nécessaire restructuration de l'industrie forestière", soutient Jean Majeau, vice-président aux affaires publiques de l'entreprise.

"On sait que Québec a une marge financière limitée, enchaîne le porte-parole. C'est pour cette raison qu'on souhaite des démarches ultérieures. Plutôt que de critiquer le plan, on préfère rester positifs et souligner les bons points."

Crédit d'impôt

Pour expliquer ce qu'il signifie par principe, M. Majeau donne en exemple le crédit d'impôt pour la construction de chemins forestiers prévus pour durer trois ans ou plus, crédit qui passe de 40 à 90 %. Ces chemins sont utilisés par les villégiateurs, chasseurs, pêcheurs, promeneurs et autochtones, et c'est parce qu'ils sont d'intérêt public que le gouvernement hausse son aide.

"On accueille cette mesure avec enthousiasme, mais on aurait souhaité qu'elle inclut aussi l'entretien de ces chemins, ajoute-t-il. Si le principe voulant que les chemins soient d'intérêt public est bon pour la construction de chemins, il vaut aussi pour l'entretien de ces mêmes chemins."

SOPFEU

Même chose en ce qui a trait aux sociétés de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) et celle contre les insectes et maladies (SOPFIM). Le gouvernement prend à sa charge les coûts d'intervention sur le terrain de ces deux organismes, mais leurs coûts de fonctionnement et d'administration sont encore payés à parts égales par l'industrie et le ministère des Ressources naturelles.

"Encore là, si le principe voulant que l'extinction des feux et la lutte contre les insectes sont d'intérêt général, il devrait à notre avis en être de même pour les coûts des activités des organismes qui s'en occupent", poursuit le porte-parole de Kruger.

Pour l'entreprise, les coûts reliés à SOPFEU et SOPFIM représentent environ 0,60 $ du mètre cube et les mesures annoncées vont diminuer cette facture du tiers, soit 0,20 $. On est donc encore bien loin des demandes initiales du Conseil de l'industrie forestière du Québec, qui réclamait pour ses membres une diminution de 10 $ du mètre cube.

Les réalités

Jean Majeau déplore aussi que le gouvernement n'a pas encore tenu compte des réalités nord-côtières, qui font en sorte que le prix de la fibre est plus élevé ici.

"Le calcul des redevances ne tient pas compte des distances et de la configuration du terrain, deux éléments qui défavorisent la Côte-Nord, ajoute M. Majeau. Ce modèle de calcul fait en sorte que les industries qui travaillent dans la région souffrent d'une inéquité de 12 $ du mètre cube par rapport au reste du Québec. On exprime nos regrets sur ce point, mais on applaudit à la création d'un comité qui étudiera la situation particulière de la Côte-Nord."

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