Les risques que l'économie américaine subisse une récession sont de moins de 50%, a estimé dimanche Alan Greenspan, l'ancien président de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui prévoit néanmoins une baisse de régime de la croissance.

Les risques que l'économie américaine subisse une récession sont de moins de 50%, a estimé dimanche Alan Greenspan, l'ancien président de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui prévoit néanmoins une baisse de régime de la croissance.

Ce ralentissement résultera de l'impact sur la consommation de la crise sur le marché du crédit ayant résulté du problème créé par les prêts hypothécaires immobiliers à haut risque (subprime).

«Nous nous acheminons vers un ralentissement de l'activité mais le fait de savoir si cela va conduire à une récession dépend de facteurs que nous ne pouvons pas actuellement anticiper», a-t-il déclaré dans une interview à la chaîne de télévision NBC.

Cependant «je pense personnellement que les chances de récession sont de moins de 50%», a ajouté M. Greenspan qui vient de publier un ouvrage relatant son expérience à la tête de la Fed pendant près de 20 ans, intitulé «The age of turbulence» (l'âge des turbulences).

«Il n'y a aucun doute que nous subissons des pressions importantes sur le prix des logements qui vont je pense encore considérablement baisser réduisant du coup la valeur du patrimoine immobilier des ménages américains et l'Histoire nous dit que cela entraîne une faiblesse» économique, a-t-il aussi souligné.

Les Américains empruntent très souvent contre la valeur résiduelle de leur logement --la différence entre le solde de l'emprunt et la valeur sur le marché -- pour financer différentes achats.

La crise du crédit ces derniers mois ayant résulté du problème des «subprime» aux États-Unis a récemment conduit la Fed à abaisser son principal taux de référence d'un demi-point.

Par ailleurs dans ses mémoires, Alan Greenspan affirme que le président George W. Bush, a envahi l'Irak en grande partie pour préserver l'accès au pétrole du Moyen-Orient. Cette thèse est contestée depuis le début par les responsables de l'Administration Bush.

«Saddam Hussein essayait clairement de prendre le contrôle du pétrole du Moyen-Orient et avec les ressources retirées des ventes pétrolières il comptait acquérir l'arme nucléaire», a déclaré dimanche M. Greenspan sur NBC reprenant son livre.

«Le renverser du pouvoir était pour moi essentiel» par un coup d'État ou la guerre, a-t-il ajouté.

Alan Greenspan, un républicain, accuse aussi dans ses mémoires le président George W. Bush d'avoir renoncé au principe traditionnel du parti républicain de discipline budgétaire en ne mettant pas son veto à des dépenses effrénées du Congrès.

Il a aussi justifié le fait d'avoir appuyé le président Bush dans sa proposition, adoptée par le Congrès, de procéder à une forte réduction des impôts, alors que les États-Unis étaient en passe d'éliminer leur dette nationale.

Mais quand M. Bush est retourné au Congrès en 2004 pour demander une nouvelle réduction des impôts, M. Greenspan l'a à nouveau soutenu malgré le fait que le budget fédéral américain avait alors replongé dans le rouge.

Il a alors insisté sur le fait que les membres du Congrès ne pouvaient pas baisser les impôts sans réduire les dépenses.

Il a aussi rejeté toute responsabilité pour la bulle spéculative immobilière, ses détracteurs l'accusant d'avoir maintenu le principal taux directeur de la Fed trop bas pendant trop longtemps, quand il en était le président.