D'ici quelques semaines, Hydro-Québec déposera officiellement devant la Régie de l'énergie une autre demande visant à augmenter ses tarifs d'électricité le 1er avril 2008.

D'ici quelques semaines, Hydro-Québec déposera officiellement devant la Régie de l'énergie une autre demande visant à augmenter ses tarifs d'électricité le 1er avril 2008.

«C'est la prochaine étape», a fait valoir mardi la porte-parole d'Hydro-Québec Distribution, Josée Morin, sans trop vouloir en dire davantage.

L'an dernier, Hydro-Québec avait demandé à la Régie une hausse de tarifs de 2,8 %. Le 1er avril dernier, la société d'État a obtenu le feu vert pour les augmenter de 1,9 % en moyenne.

Dans son plan stratégique déposé l'an dernier, la société d'État prévoit des augmentations totalisant 6,1 % d'ici 2010, dont 3,5 % pour le 1er avril 2008, 2,5 % en 2009 et de 0,1 % en 2010.

«Raisonnable»

Or, selon l'analyste en énergie Jean-François Blain, il serait surprenant que la prochaine requête tarifaire d'Hydro-Québec Distribution dépasse les 2 %. «Ce serait une hausse raisonnable», a-t-il formulé.

Ce dernier fait remarquer que le dernier hiver québécois n'a pas été si froid. Et puis, il ajoute qu'Hydro-Québec Distribution devra également tenir compte dans ses calculs de revenus supplémentaires empochés cet hiver grâce à la vente d'électricité aux États-Unis.

Il faut savoir que la filiale Distribution avait d'importants surplus à écouler sur les marchés. De l'électricité achetée en trop il y a quelques années à Hydro-Québec Production.

Une partie de ces blocs d'énergie, totalisant près de 5 milliards de kilowattheures, ont été revendues cet hiver.

N'empêche. Pour les consommateurs, la facture risque d'être encore salée l'an prochain. La formule préconisée par Hydro depuis quelques années, selon le profil de consommation de la clientèle, devrait d'ailleurs se poursuivre.

Inacceptable

Chez Option consommateurs, on suit d'ailleurs le dossier de près. «Dans le contexte actuel, aucune hausse n'est acceptable», formule la porte-parole Geneviève Reid.

L'organisme voué à la défense des intérêts des consommateurs signale que les profits de la société d'État dépassent maintenant toute logique. «On se demande quelle est maintenant la mission d'Hydro-Québec?»

Mme Reid s'attend à ce que la société d'État en profite d'ailleurs pour introduire dès l'an prochain des tarifs de consommation saisonniers à sa clientèle résidentielle. «Ce sont des mesures qui feront mal aux ménages à faible revenu», a-t-elle prévenu.

Il faut dire que depuis le 1er janvier 2004, les clients de la société d'État n'ont pas connu de répit en encaissant cinq hausses successives totalisant près de 13 %.

«Pendant ce temps, on ne peut pas dire que les salaires des travailleurs québécois ont suivi cette même progression», a ajouté Mme Reid.

Rappelons que l'an dernier, les profits nets d'Hydro-Québec ont atteint 3,7 milliards $.