À chaque lundi, une personnalité du monde des affaires répondra aux questions des lecteurs de La Presse Affaires et de Cyberpresse.

À chaque lundi, une personnalité du monde des affaires répondra aux questions des lecteurs de La Presse Affaires et de Cyberpresse.

Que ce soit l'état de la conjoncture économique, la gestion du personnel, la concurrence étrangère ou la conciliation travail-famille, tous les sujets peuvent être abordés.

François Jean Coutu, président des opérations canadiennes du Groupe Jean Coutu [[|ticker sym='T.PJC.A'|]], a accepté d'être le premier dirigeant à répondre à vos questions. À compter de la semaine prochaine, notre invité de la semaine répondra à une question de son prédécesseur, en plus des questions de nos lecteurs.

En Europe, la pharmacie sert strictement à vendre des médicaments. Pourquoi la situation est-elle différente en Amérique du Nord? - Yvon Lepage

R: En Amérique du Nord, le coût des médicaments n'a pas toujours été couvert par les gouvernements ou les assurances privées. Comme les pharmaciens ne pouvaient pas prévoir quand les gens allaient être malades, ils ont dû se mettre à vendre des produits connexes afin de se trouver une autre source de revenus.

Au début, c'était plutôt mal organisé. Je me rappelle encore des produits rangés dans les tiroirs des premières pharmacies de mon père. Par la suite, les pharmacies sont devenues une nouvelle destination pour des produits d'usage courant.

En France, les pharmaciens tirent leurs revenus de l'assurance médicaments. Ils ne vendent pas de photos mais ils ont des territoires protégés. Les permis de pratique ne sont pas laissés à la libre concurrence, ils sont octroyés par l'ordre professionnel des pharmaciens.

Croyez-vous qu'une société puisse être propriétaire d'une pharmacie, ou ce privilège doit être réservé aux pharmaciens? - Guillaume Roy, Lévis

R: En Europe, les pharmaciens sont propriétaires des pharmacies. Dans la plupart des États américains et dans plusieurs provinces au Canada, une société peut être propriétaire d'une pharmacie.

Au Québec, le pharmacien doit être propriétaire de l'officine et des médicaments en vente libre, mais l'espace commercial peut appartenir à une société. Étant moi-même pharmacien, je suis peut-être en conflit d'intérêts, mais je suis en faveur des règlements en vigueur au Québec.

Comme il a un lien direct avec le propriétaire de la pharmacie, l'Ordre des pharmaciens a plus de facilité à faire respecter ses règlements.

Quelles leçons tirez-vous de votre aventure américaine? En quoi le marché américain est-il différent de celui du Québec? - Marc Daigle

R: La concurrence est différente aux États-Unis car les pharmacies sont surtout la propriété de grands consortiums. C'est un peu ce qui a guidé notre choix de nous joindre à Rite Aid l'an dernier. Nous nous sommes aperçus qu'il fallait devenir plus gros pour progresser.

Nous avons maintenant la chance de faire partie de la troisième chaîne de pharmacies la plus importantes aux États-Unis – et la plus importante dans l'est du pays. Nous avons pensé que cette transaction était meilleure que le statu quo pour nos actionnaires.

Quelles sont vos solutions pour relancer l'économie des régions? - Maxime Larivée-Tourangeau

R: Nous devons développer nos ressources naturelles tout en respectant l'environnement. Les ressources naturelles, ce sont nos forces. Il faut avoir cette vision pour les régions du Québec.

Prévoyez-vous des changements majeurs dans le secteur pharmaceutique du détail à court et à long terme? D'autres fusions et acquisitions auront-elles lieu? - Zahra Mounir

R: Au fil des années, il y a toujours eu des changements sur l'échiquier de l'industrie pharmaceutique. Nous sommes très bien positionnés comme leader au Québec et nous souhaitons demeurer la destination privilégiée des consommateurs québécois à long terme.

Les magasins à grande surface et les épiceries commencent à louer des espaces à des pharmaciens, mais nous croyons que notre concept va survivre et connaître des jours encore meilleurs.

Comment le Québec peut-il rivaliser avec l'Asie et garder ses emplois? - Fernand Gauthier

R: Il sera de plus en plus difficile de conserver les emplois du secteur manufacturier puisque la concurrence de l'Asie est basée sur le prix de la main-d'oeuvre et non sur la compétence. C'est même une concurrence un peu sauvage.

Présentement, c'est la Chine. Demain, ce sera l'Inde, l'Afrique et partout où la main-d'oeuvre sera meilleur marché. Mais il y aura toujours une demande pour nos ressources naturelles au Canada. C'est dans ce domaine qu'il faut développer notre expertise.

Quels sont les défis engendrés par le déclin démographique pour une entreprise comme la vôtre? - Pierre-Yves Néron

R: Paradoxalement à d'autres industries, la nôtre fleurit dans les conditions actuelles.

Le marché va continuer de s'améliorer. Nous voulons prendre soin des personnes âgées, leur donner un petit coup de pouce et les aider à vivre en santé plus longtemps. Cela dit, toute société qui veut être dynamique doit toujours se renouveler. Mais pour ce qui est du vieillissement, les pharmaciens peuvent s'en occuper.

Notre personnalité du monde des affaires la semaine prochaine: Alain Bouchard, PDG d'Alimentation Couche-Tard.