Une grève du personnel de cabine a contraint British Airways à annuler plus de mille vols mardi et mercredi prochains en Angleterre, nouveau coup dur pour la compagnie après la pagaille provoquée en août par des mesures antiterroristes et le brouillard de Noël à Heathrow.

Une grève du personnel de cabine a contraint British Airways à annuler plus de mille vols mardi et mercredi prochains en Angleterre, nouveau coup dur pour la compagnie après la pagaille provoquée en août par des mesures antiterroristes et le brouillard de Noël à Heathrow.

British Airways a annoncé l'annulation de tous les vols au départ de Londres-Heathrow, de tous ses court-courriers et de certains long-courriers à destination de l'aéroport.

Elle annulera aussi tous les court-courriers en provenance et à destination de Londres-Gatwick. Six des neuf long-courriers quotidiens en provenance et à destination de Gatwick sont maintenus.

Cette grève devrait concerner la majeure partie des 750 vols quotidiens de British Airways sur les deux aéroports. Les passagers seront remboursés et la compagnie se chargera de leur trouver un vol de remplacement, sur ses lignes ou ailleurs.

Le mouvement de grève, voté à 96,1%, fait suite à l'échec de négociations-marathon avec le syndicat Transport and General Workers»Union (TGWU) sur les salaires, congés et congés-maladie des personnels de cabine chez lesquels il est ultramajoritaire, avec 11 000 membres sur 14.000 stewards et hôtesses.

Le TGWU a lancé deux autres mots d'ordre de grève de trois jours en février, du 5 au 7 et 12 au 14. La plupart des observateurs estiment cependant qu'une solution devrait être trouvée auparavant.

Il est en effet rare au Royaume-Uni qu'un mot d'ordre de grève aboutisse. British Airways n'en avait pas connu depuis 1997. En août 2005, elle avait dû annuler 900 vols à Heathrow, mais à la suite d'un mouvement spontané du personnel au sol, par solidarité avec le personnel de l'entreprise de restauration en vol Gate Gourmet.

British Airways et le TGWU se sont renvoyé la responsabilité des événements jeudi. Le directeur général de la compagnie, Willie Walsh, a qualifié les passagers de «victimes innocentes» et la grève d'«inutile et d'injustifiée». Il a reproché au TGWU d'avoir refusé l'intervention d'un médiateur.

De son côté, le vice-secrétaire général du TGWU, Jack Dromey, a accusé British Airways de «ne pas avoir su répondre au geste de bonne volonté» du syndicat, qui avait annulé un premier jour de grève prévu lundi.

Les deux parties semblent encore prêtes à un arrangement de dernière minute. «Notre porte reste ouverte jour et nuit», a déclaré M. Walsh. «Notre porte reste ouverte», a répondu en écho le syndicat.

Cette grève va porter un nouveau coup financier à la compagnie aérienne qui tente parallèlement de faire accepter à ses syndicats un plan visant à abaisser de 2,1 milliards de livres à 900 millions le déficit de son fonds de retraite.

C'est la troisième fois depuis avril que British Airways doit annuler des centaines de vols : elle en avait supprimé 1280 entre le 10 et le 17 août, un renforcement soudain et sévère du contrôle des bagages à main, ordonné après le démantèlement d'un complot terroriste présumé, ayant semé le chaos dans les aéroports. Le manque à gagner avait été de 40 millions de livres, pour un chiffre d'affaires annuel de 8,5 milliards.

British Airways a aussi dû annuler plus de 800 vols intérieurs et vers l'Europe juste avant Noël, à cause d'un brouillard persistant sur Heathrow.

Mark Thompson, analyste de Morgan Stanley, a évalué à 40 millions de livres également le coût de la grève de mardi et mercredi. Ajoutée aux autres problèmes de cette année, il pense qu'elle «pourrait nuire un peu à la réputation» de la compagnie, mais «pas énormément».

Les concurrents de British Airways se frottent les mains pour leur part. La compagnie à bas prix EasyJet et le train Eurostar ont fait savoir qu'ils avaient des milliers de places à proposer.